P-au-P, 23 mai 06 [AlterPresse] --- A quelques semaines de l’installation d’un nouveau gouvernement, le Premier Ministre sortant, Gérard Latortue, a laissé le territoire d’Haïti dans la matinée du 23 mai, dans le cadre d’un voyage privé à destination des Etats-Unis d’Amérique, informe une note laconique du Bureau de Communication du Chef du gouvernement de transition.
Cette note vient couper court aux rumeurs, ayant circulé comme une traînée de poudre dans la capitale haïtienne, sur une éventuelle fuite de Gérard Latortue qui doit regagner le pays dans le courant de la semaine prochaine.
Des milieux politiques intéressés dans la capitale administrative haïtienne font courir, depuis quelques jours, des rumeurs sur des intentions éventuelles de membres de dirigeants sortants d’essayer d’échapper à des demandes de reddition de comptes de la part des prochaines autorités.
Dans le contexte troublant d’aujourd’hui, les autorités intérimaires, qui liquident les affaires courantes depuis l’installation le 14 mai 2006 du nouveau président René Garcia Préval, n’ont encore pipé mot sur l’évolution de certaines affaires, dont l’arrestation suivie d’emprisonnement le 22 mai du principal responsable de l’Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF), Jean Yves Noà« l.
Différents organismes de défense de droits humains, dont le Réseau national de Défense des Droits Humains (RNDDH) et le Centre œcuménique des Droits Humains (CEDH) ont exprimé à l’agence en ligne AlterPresse leur désappointement en ce qui concerne la détention de Jean-Yves Noà« l, directeur de l’UCREF, une entité investiguant, depuis 2004, sur les malversations et détournements de fonds enregistrés, au détriment du trésor public, sous l’administration de l’ancien régime lavalas de l’ex président Jean-Bertrand Aristide.
Les organismes de droits humains dans le pays ont aussi critiqué l’attitude de la Mission des Nations Unies de Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) qui s’est avisée de s’asseoir, la semaine dernière, avec un chef de gang de Cité Soleil, grande agglomération à la sortie nord de la capitale, où de nombreux actes de banditisme (assassinats, enlèvements de personnes, agressions armées), ont été perpétrés de 2004 à nos jours.
Malgré une baisse du climat d’insécurité relevée à la mi-mai 2006 par la Police nationale d’Haïti, de nombreux actes d’insécurité, dont de séquestration de personnes, sont signalés ces derniers jours par les habitants de Port-au-Prince.
L’été 2006, qui s’annonce, sera le temps des bilans de l’administration sortante, mais aussi des défis à surmonter par la nouvelle administration politique, notamment au chapitre des dispositions pertinentes à adopter pour remettre Haïti dans un environnement de stabilité. [rc apr 23/05/2006 16 :00]
Consulter +
