P-au-P., 21 avr. 03 [AlterPresse] --- La situation des droits humains en Haïti est toujours sur la pente de la dégradation. C’est ce qui ressort du rapport présenté le 17 avril 2003 à Genève par l’expert indépendant pour Haïti, Louis Joinet.
Au terme de sa récente visite d’information en Haïti, M. Joinet y a constaté une augmentation considérable de la violence quotidienne, une recrudescence d’exactions ciblées qui limitent, voire annulent, la liberté d’expression, des lacunes dans le fonctionnement de la chaîne pénale. Les trois secteurs les plus touchés par les exactions sont, souligne le magistrat français, la
presse, les militants politiques et leurs organisations, et les défenseurs des droits humains.
L’expert indépendant sur la coopération technique et la situation des droits de l’humains en Haïti a proposé que soient considérées comme « priorité majeure » la lutte contre l’insécurité, l’impunité et la mise en oeuvre effective du programme de désarmement.
En fait de progrès constaté ces dernières années, Louis Joinet a entre autres relevé le procès du massacre de Carrefour-Feuilles, qui a vu pour la première fois des agents de la police nationale jugés et condamnés, et l’affaire de Raboteau (massacre, en 1994, sous le régime putschiste du
général Raoul Cédras).
Réagissant à ce rapport, la délégation haitienne, conduite par l’ambassadeur Raymond Valcin, a déploré un manque de précision de certains faits susceptibles de conduire à une perception imparfaite de la réalité haïtienne.
Le diplomate haïtien a par ailleurs évoqué le gel de l’aide internationale au développement comme le principal facteur qui complique la tâche du gouvernement. M. Valcin a fait état de diverses initiatives prises par le gouvernement en vue d’apporter des solutions à certains dossiers. Le représentant d’Haïti a cité en exemple le dossier des réparations consécutives aux violences du 17 décembre 2001. [vs apr 21/04/03 18:30]