P-au-P, 14 mai 06 [AlterPresse] --- Des partisans de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide ont payé de leur présence à distance du Parlement et du Palais présidentiel, ce 14 mai 2006, à l’occasion de l’investiture du nouveau chef d’Etat haïtien René Garcia Préval, a constaté l’agence en ligne AlterPresse.
Devant le palais présidentiel, ils étaient nombreux à exiger le retour d’Aristide exilé en Afrique du Sud depuis sa démission en février 2004, certains portant des t-shirts à l’effigie de leur leader déchu.
« Qu’on le veuille ou non, Aristide doit revenir dans le pays », réclame un groupe de manifestants aux cheveux tressés, rencontrés par les journalistes devant le Bureau national d’Ethnologie à quelques mètres du Palais National.
La foule demandait aussi l’arrestation du Premier Ministre intérimaire, Gérard Latortue, qui doit céder sa place à un autre Chef de gouvernement devant être désigné par le président Préval et ratifié par le nouveau Parlement.
Samba Boukman, un des chefs d’organisation populaire Lavalas, plaide, quant à lui, en faveur du départ des soldats onusiens d’Haïti. Samba Boukman, qui est aussi favorable au retour d’Aristide, a été incarcéré pendant plusieurs mois au Pénitencier national pour son implication présumée dans les violences qui sévissaient à la capitale.
Dans la foulée, René Momplaisir, un autre proche d’Aristide résidant à Cité Soleil, grande agglomération à la sortie nord de la capitale, a assisté à l’intronisation de René Préval. Momplaisir participait activement dans la campagne électorale du nouveau président haïtien.
Dans la nuit du 12 au 13 mai 2006, René Civil, un des partisans zélés de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, a été arrêté au poste frontalier de Malpasse / Malpasso, au moment où il tenterait de rentrer en Haïti à la veille de la cérémonie de prestation de serment de Préval, a confirmé à AlterPresse, Frantz Lerebours, porte-parole de la Police Nationale d’Haïti (PNH).
Des voyageurs, interrogés par AlterPresse, disent avoir vu René Civil vendredi matin (12 mai) à la gare de Santo Domingo. Le chef de l’organisation Lavalas Jeunesse Pouvoir populaire (JPP) était en train de converser avec plusieurs Haïtiens en instance de départ.
Le 22 juillet 2005, Paul Raymond, ancien chef d’une section de base de l’ex parti gouvernemental Fanmi Lavalas, a été déporté en Haïti suite à son arrestation, la veille, à Santo Domingo (République Dominicaine), par les organismes de sécurité du gouvernement dominicain, avait rapporté le correspondant de l’agence en ligne AlterPresse dans la capitale dominicaine.
Interrogées à l’occasion par AlterPresse, les autorités de la sécurité publique haïtienne avaient seulement confirmé l’existence d’un mandat contre Paul Raymond.
Un des violents chefs de groupe lavalas à La Saline (périphérie nord de Port-au-Prince), Raymond avait été arrêté en début de soirée dans l’appartement qu’il a loué à l’avenue Los Elios, située dans le secteur Bella Vista. Il y vivait depuis une année avec sa femme Ginette et sa sœur, dont l’identité n’a pas été obtenue. [do rc apr 14/05/2006 19:00]