P-au-P., 14 mai 06 [AlterPresse] --- Le mouvement de tension qui régnait au Pénitencier national, le plus grand centre carcéral du pays, ce 14 mai 2006, a connu un dénouement sans heurts en milieu de la journée (12:10 heure locale = 17:10 GMT), a observé sur place une équipe de l’agence en ligne AlterPresse.
Des unités du Corps d’Intervention et de Maintien de l’Ordre (CIMO) et des agents affectés à la sécurité de la prison ont réussi à convaincre les mutins de regagner leurs cellules.
Les prisonniers ont notamment exigé que justice leur soit rendue.
« Nous avons besoin d’être jugés, la justice devient un business dans le pays », scandaient-ils à partir du toit du centre de détention.
Certains d’entre eux se sont plaints de moisir en prison, depuis plus de deux ans, sans avoir pu comparaître devant leurs juges naturels.
Peu auparavant, certains détenus brandissaient un corps apparemment sans vie, laissant croire qu’il y a des morts parmi eux. Ils ont allégué qu’une douzaine des leurs auraient succombé à leurs blessures, à la suite de rafales dirigées en leur direction, mais dont l’origine reste inconnue.
Des sympathisants et familles des détenus ont organisé une manifestation improvisée à la rue de l’Enterrement, à l’est de la prison civile de Port-au-Prince, pour réclamer la libération de leurs proches.
Selon des témoins sur place, des tirs nourris ont été entendus au pénitencier national vers 3 heures AM ce dimanche 14 mai 2006. Ils déclarent avoir constaté des ambulances effectuer des va-et-vient dans l’aire de la prison.
Ce mouvement de protestation des prisonniers a coïncidé avec l’investiture du nouveau chef d’Etat du pays René Garcia Préval, ce 14 mai. Un grand dispositif de sécurité est constaté dans les zones limitrophes du Palais national, du Parlement et de la Cathédrale de Port-au-Prince.
A l’issue de l’événement, la Police Nationale d’Haïti (PNH) n’a fourni aucune information sur ce qui s’est véritablement produit ce dimanche matin au Pénitencier National. [lf vs apr 14/05/06 15:30]
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