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Trinidad : Impunité

P-au-P., 4 mai. 06 [AlterPresse] --- L’organisme international de défense des droits humains, Amnesty International, propose un ensemble de réformes structurelles au sein de la police trinidadienne en vue de mettre fin à des abus et pratiques d’impunité.

Dans un rapport publié à la fin du mois d’avril, Amnesty International a notamment suggéré la mise en œuvre d’un code de conduite basé sur le respect des droits humains, une chaîne de commandement transparente et l’engagement de poursuites pénales en cas d’atteintes aux droits humains à Trinidad.

Selon l’organisme, ces mesures sont « essentielles pour retrouver le soutien de la population, indispensable en matière de prévention et de lutte contre la criminalité ».

Le rapport d’Amnesty International se penche sur la question des homicides commis par des policiers et des morts en garde à vue, en s’intéressant aux affaires signalées depuis 2003. Le rapport met en lumière le manque de détermination des autorités à mener des enquêtes et à poursuivre en justice les auteurs présumés de tels actes.

Le taux de criminalité à Trinidad est l’un des plus élevés de la Caraïbe, signale Amnesty International. Les meurtres et les enlèvements sont en hausse depuis plusieurs années. En réaction à l’augmentation de la criminalité, des appels en faveur de mesures policières plus sévères ont été lancés.

Suivant un bilan dressé par Amnesty, entre 2003 et 2005, 35 personnes sont mortes, abattues par des policiers ou lors de leur garde à vue. « En mars 2006, le policier Dave Burnett a été le premier et le seul fonctionnaire de police reconnu coupable du meurtre d’un civil pendant son service », souligne l’organisme.

Le manque d’informations concernant les enquêtes menées dans les autres affaires montre l’absence d’engagement des autorités à traduire en justice les auteurs présumés de tels actes, critique Amnesty International.

Le Service des plaintes contre la police, un organe civil de surveillance créé en 1993 pour suivre le traitement des plaintes par les services de police, a enregistré 12 919 plaintes entre 1999 et 2004. Au nombre de celles-ci figuraient des plaintes pour coups et blessures, harcèlement et destruction de biens. Seuls vingt pour cent des dossiers ont fait l’objet d’une enquête.

En janvier 2006, Amnesty International avait écrit aux autorités de Trinidad, mettant en avant « ses inquiétudes concernant les allégations de violations des droits humains impliquant des policiers ». L’organisation indique qu’elle n’a obtenu aucune réponse à ce jour. [gp apr 04/05/2006 11:00]