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Haiti : Quand le Cap-Haïtien célèbre Oswald Durand

Compte-rendu

Par Anthony Eyma [1]

Soumis à AlterPresse le 2 mai 2006

Le samedi 22 avril dernier ramenait le centenaire de la mort d’Oswald Durand. En effet, il y a cent ans de cela, le barde national décédait à Port-au-Prince, loin de sa ville natale du Cap-Haïtien.

Le Cap a bien gardé son souvenir et a célébré sa mémoire.

Dès la matinée du 22, la fanfare du Collège Louis Mercier a parcouru les rues de la ville faisant ressortir le caractère spécial du jour.

Dans la soirée, une manifestation culturelle au local de l’Alliance Française a marqué l’événement. Une initiative heureuse de la « Société Capoise d’Histoire et de protection du Patrimoine », cette fois en partenariat avec « L’Alliance Française du Cap-Haïtien ». Depuis sa création il y a trois ans, la Société Capoise d’Histoire multiplie les actions de sensibilisation, d’éducation et de formation autour de la protection et de la mise en valeur du patrimoine. Elle cherche en cela à apporter un appui à l’action des autres institutions impliquées dans le domaine.

Après les propos d’introduction prononcés par le Président de la « Société Capoise d’Histoire », M. Emile Eyma Jr, une conférence a été donnée par Me Rony Bony Professeur à L’Université Notre-Dame d’Haïti pour présenter la vie de Durand et sa production littéraire. Ensuite, un jeu scénique monté par le Président de l’Alliance Française, M. Rosny Félix, a permis au public de savourer l’art de Durand dont plusieurs poèmes ont été dits par les talentueux membres du groupe ASACTA.

Spectacle de bon goût, équilibré, entrecoupé de danses et de musique. Le public a apprécié les performances de la troupe de danse du Collège Louis Mercier. Il a applaudi avec chaleur une chorégraphie de M. Yves Desarmes dans laquelle s’est illustrée la troupe Perform-Art, et l’excellente prestation de plusieurs chanteurs et musiciens capois comme MM. Ronald Day, Hervé Joseph, Rictrude Pierre, Marcel Gilles, Nicoll Lévy, Eddy Lubin.

Parmi les temps forts de la soirée, il y a eu l’interprétation instrumentale émouvante de « Choucoune » par le grand pianiste-compositeur capois M. Marcel Gilles, et celle chantée par M. Hervé Joseph accompagné par l’autre pianiste compositeur accompli qu’est M. Nicoll Lévy. Un vrai régal. Au moment de l’excellente présentation du poème « choucoune » et de « Chant National » par les membres de l’ASACTA, l’émotion a parcouru la salle, portant irrésistiblement le public à accompagner l’acteur en fredonnant l’air de notre premier hymne national composé par Occide Jeanty.

En fin de soirée, une gerbe de fleur a été offerte par la « Société Capoise d’Histoire » et « l’Alliance Française » à une descendante de Oswald Durand. En effet, son arrière-petite-fille Mme Marie-Lise François était présente. Elle a été ovationnée.

Avant la clôture de cette première soirée en hommage à Oswald Durand (puisque d’autres sont prévues sur l’année), quelques mots de circonstances ont été prononcés par le poète Claude Pierre, spécialement venu de Port-au-Prince à l’invitation de la « Société Capoise d’Histoire » pour participer à l’événement. Il a notamment souhaité la présentation de ce spectacle dans d’autres villes du pays.

Après trois heures passées à suivre ce riche programme, l’assistance s’est dispersée sans empressement, toute au plaisir de renouer avec la tradition d’activités culturelles et sociales de qualité dont elle avait été trop longtemps privée par la crise.

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[1Contact : anthony_eyma@yahoo.fr.