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Préval promet à la communauté haïtienne d’Ottawa de faire respecter la souveraineté d’Haiti

P-au-P., 02 mai 06 [AlterPresse] --- Le président élu d’Haïti, René Préval, en tournée au Canada, promet à la communauté haïtienne de s’assurer du respect de la souveraineté d’Haiti durant son administration qui sera inaugurée le 14 mai prochain.

Lors d’une entrevue exclusive accordée le 30 avril 2006 à la Radio Communautaire haïtienne d’Ottawa CHUO F.M, Préval a clairement exprimé sa volonté de « faire respecter la souveraineté nationale et de ne servir de marionnette à personne », indique un article de Jean Saint-Vil et Dru Oja Day, publié sur le site « The Dominion ».

Selon les auteurs, qui ont communiqué une version française de l’article à AlterPresse, le président élu a indirectement critiqué l’actuel chef d’Etat provisoire Boniface Alexandre, qualifié de « de facto ». Celui-ci aurait abdiqué « de ses responsabilités constitutionnelles concernant les relations avec les autres pays au profit d’un premier ministre (également de facto) tout puissant ».

L’article considère que « Latortue, installé par les grandes puissances, s’est nettement signalé par son incompétence, la corruption, la répression politique et policière ainsi que par les nombreuses violations de la Constitution ».

Concernant les relations avec Cuba et le Vénézuela, « Préval a été très clair, les intérêts du pays sont sa priorité et la souveraineté nationale n’est pas négociable », souligne l’article.

Les auteurs rappellent que Cuba fournit « une aide médicale appréciable » à Haiti et l’intégration du pays dans Petro-Caribe est, selon eux, « une bouffée d’oxygène pour contrer les prix faramineux du carburant ».

Préval aurait soutenu que les relations entre les Etats-Unis et le Vénézuela, « c’est leurs affaires, pas celles d’Haïti ».

On apprend que Préval s’est montré « optimiste pour les futures relations avec les Etats-Unis » et a parlé de la nécessité d’un pacte de gouvernabilité pour les 25 prochaines années afin de stabiliser la gouvernance et favoriser la croissance.

Préval a également abordé la question des dignitaires de l’ancien régime de Jean Bertrand Aristide, détenus à Port-au-Prince, et qualifiés de « prisonniers politiques ». Ceci « constituera une priorité et devra être résolue dans les meilleurs délais », rapporte l’article.

Préval s’appuierait sur « le fait que Louis Joinet, envoyé spécial des Nations Unies mentionna à plusieurs reprises le caractère illégal et arbitraire de la détention de ces personnes ».

Les noms de l’ancien premier ministre Yvon Neptune et l’ancien ministre de l’intérieur Jocelerme Privert, en instance de jugement pour leur implication dans des crimes perpétrés à Saint-Marc (nord) le 11 février 2004, sont mentionnés.

Les auteurs indiquent que la semaine dernière, les membres du comité Ottawa-Haïti Solidarité ont demandé aux autorités canadiennes de « faire pression pour la libération des prisonniers politiques avant l’entrée en fonction » du président élu.

Estimant que le retour d’Aristide en Haïti « demeure le point central des revendications populaires », l’article affirme que Préval a « réitéré son intention de faire respecter (la) disposition constitutionnelle qui interdit l’exil à des fins politiques ».

Des le lendemain de son élection, à propos de la question du retour d’Aristide, Préval a soutenu que la constitution haïtienne interdit l’exil et n’a toutefois pas exclu la possibilité de poursuites judiciaires contre l’ancien président, dont il fut le premier ministre en 1991.

Depuis le 30 avril dernier, Préval est en tournée au Canada. Il prévoit de rentrer à Port-au-Prince ce 3 mai. [gp apr 02/05/2006 17:00]