Pestel (Haïti), 21 avril 06 [AlterPresse] --- A l’ouverture des opérations de vote relatives au second tour des élections législatives, ce 21 avril 2006, trois individus se faisant passer pour des mandataires de partis politiques ont été interpellés par la police de Pestel dans le département de la Grande Anse, à environ 300 kilomètres au sud-ouest de la capitale, a appris l’agence en ligne AlterPresse.
« La police a arrêté ces trois inconnus qui étaient dépêchés pour semer la terreur dans les sections communales de Tosia et de Jean Belune », confirme Kesny Alcéguaire, un citoyen de Pestel.
A en croire ses propos, ces personnes en provenance de Jérémie, principale ville de la Grande Anse, seraient à la solde d’un candidat à la députation pour la circonscription Pestel / Beaumont.
Alcéguaire informe que, dans la soirée du 20 avril 2006, une boîte de bulletins a été volée dans la localité de Duchity, située à une dizaine de kilomètres de Beaumont, mais dépendant de la commune de Pestel.
Hormis ces incidents, le vote se déroule à Pestel dans une atmosphère plutôt sereine, contrairement à la situation de troubles qui se dégageait lors du premier tour des élections présidentielles et législatives du 7 février dernier.
« Les électeurs se déplacent en toute quiétude pour aller remplir leur devoir civique, la sécurité des gens est assurée par nos policiers, même si je n’ai remarqué la présence d’aucun casque bleu », précise Kesny Alcéguaire.
Toutefois, ce Pestelois (habitant de Pestel) affirme que les électrices et électeurs ne sont pas nombreux à se rendre aux urnes.
« Même s’ils sont minimes, ils manifestent le désir d’élire leurs représentants au nouveau Parlement », dit-il.
Les Pestelois et Beaumontois doivent voter un des neufs candidats qui briguent la seule place réservée à cette circonscription à la chambre des députés, dans le cadre de la formation de la 48e législature haïtienne.
Ces candidats répondent aux noms de Bergemane Sylvain de la plate-forme Lespwa (Espoir, en français), Raymond Azor du Mouvement Chrétien pour une Nouvelle Haïti (MOCHRENHA), Nobert François de l’Union, Ronald Etienne du Front de Reconstruction Nationale (FRN), Sanon Josil du Parti National des Démocrates Progressistes Haïtiens (PNDPH), Wisman Fortil du Mouvement pour le Progrès d’Haïti (MPH), St-Victor Jeune du parti Tèt Ansanm et Dionald Polyte de la Fusion des sociaux-démocrates (FUSION).
Le premier tour des législatives a été avorté dans cette circonscription, en raison de certaines irrégularités et des turbulences ayant marqué le déroulement des opérations de vote du 7 février dernier.
Des élections partielles dans 14 circonscriptions et dans le Nord-Est d’Haïti n’ont pas pu se tenir à la fin du mois de mars 2006, contrairement à ce qui était annoncé.
Selon les données fournies par le Conseil Electoral Provisoire (CEP), les habitants de certaines circonscriptions excentrées d’Haïti, dont Beaumont/Pestel (Sud-Ouest), Moron/Chambellan (Sud-Ouest), Sainte-Suzanne (Nord-Est), Camp-Perrin/Maniche (Sud) devaient attendre ce 21 avril pour élire leurs représentants à la chambre basse.
Le torchon brûle depuis plusieurs semaines entre différents partis politiques dans plusieurs villes du département du Sud-Ouest, dont Anse-d’Hainault, en ce qui concerne les élections 2006 en Haïti.
La situation est toujours tendue dans certaines localités de la Grande Anse, particulièrement dans les communes d’Abricot et de Chambellan où des inconnus armés imposent leur loi depuis plusieurs jours.
« Les journalistes sont très prudents lorsqu’ils fréquentent ces zones exposées à la violence », témoigne à AlterPresse Alex Félix, président-directeur général (PDG) de Radio Grande Anse. [do rc apr 21/04/2006 13:30]