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Haïti - Elections : Meilleure organisation, mais faible participation à la mi-journée

P-au-P, 21 avril 06 [AlterPresse] --- A la mi-journée du second tour des législatives 2006 en Haïti, une meilleure organisation technique et sécuritaire était constatée en divers points du territoire national, mais la participation des électrices et électeurs restait encore très faible, selon les données rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.

L’appel lancé par le Conseil Electoral Provisoire (CEP), le gouvernement de transition et la Mission des Nations Unies de Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) ne semble pas avoir reçu beaucoup d’échos chez la population, jusque-là peu sensibilisé aux véritables enjeux des législatives pour l’avenir du pays.

Les observateurs nationaux et internationaux, les mandataires de partis politiques, le personnel des bureaux de vote (BV), des agents de la police haïtienne et de la force onusienne sont davantage remarqués que les électrices et électeurs, dans plusieurs centres visités un peu partout à travers le pays.

Dans la commune de Pétionville, à l’est de la capitale, les membres des centres de vote ont dû attendre plus d’une heure d’horloge avant l’arrivée des électeurs dans la mairie (6 bureaux installés), le Lycée national (28 bureaux), le centre des Frères de l’Instruction Chrétienne (FIC, 31 bureaux).

« Nous avons voté ici au premier tour et nous voulons le faire au second tour, mais le CEP nous a oubliés dans sa liste », déplorent des citoyennes et citoyens n’ayant pas retrouvé leurs noms sur les listes électorales affichées.

Cette situation est à peu près semblable dans la plupart des bureaux de la capitale et du reste du pays, où le mode d’aménagement des isoloirs (dont une promiscuité caractérisée) n’a pas garanti le secret du vote, selon divers observateurs qui signalent l’influence de mandataires de partis politiques ayant orienté les suffrages d’électrices et d’électeurs.

Dans les centres proches de Cité Soleil, grande agglomération à la sortie nord de Port-au-Prince, où une certaine affluence a été notée, des observateurs ont relevé des irrégularités. Des électeurs ont voté à maintes reprises, ont-ils dénoncé.

En province, quelques situations de tension ont été notamment rapportées dans l’Artibonite (nord) par les correspondants de presse.

La Police Nationale d’Haïti (PNH) a procédé à des arrestations de personnes et saisies de véhicules dans le Nord du pays, également affecté par une faible motivation des électeurs. Deux cas de fraudes ont été signalés à Carrefour (banlieue sud de la capitale) et à Petit-Goâve, à 68 kilomètres au sud, où des habitants déclarent avoir été désenchantés par le non respect du décret électoral au premier tour du scrutin.

Dans la Grande Anse (Sud-Ouest), du matériel électoral a été dérobé dès la soirée du 20 avril à certains endroits, suivant les informations parvenues à l’agence en ligne AlterPresse.

Beaucoup plus de véhicules de transports publics desservent différents trajets, tandis qu’une bonne partie de la population vaque à des activités coutumières, en particulier dans le secteur informel.

Pour cette journée de législatives du 21 avril 2006, le CEP s’attend à un taux de participation avoisinant les 50% sur un total de 3,500,000 électeurs inscrits, un pourcentage inférieur à celui de 60% enregistré le 7 février 2006, au premier tour du double scrutin présidentiel et législatif. [lf rc gp apr 21/04/06 13:00]