P-au-P., 21 avr. 06 [AlterPresse] --- 3 millions 500 mille électeurs potentiels sont appelés à élire 30 sénateurs sur un total de soixante candidats et 97 députés parmi 194 postulants, au second tour des élections législatives de ce 21 avril.
Des dispositions ont été arrêtées au niveau de plusieurs instances publiques en vue de garantir la réussite du scrutin, qui suscite peu d’engouement de la part des électeurs.
Les différentes instances engagées dans l’organisation de ces joutes, notamment le Conseil Electoral Provisoire (CEP) et la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), réaffirment que tout est fin prêt.
A quelques heures de l’ouverture des Bureaux de Vote (BV), le président du CEP, Max Mathurin a fait part le 20 avril de divers correctifs apportés au niveau du dispositif électoral. 5000 corrections ont été effectuées dans les listes électorales partielles et 3450 annexes ont été crées pour les 114 méga centres (contenant plus de 20 bureaux de vote).
Les listes de noms d’électeurs et électrices ainsi que leurs photos seront affichées dans les bureaux de vote, qui seront pourvus de lanternes afin d’assurer l’éclairage, affirme Mathurin.
Le nombre de mandataires de partis politiques sera limité à 3 et celui des superviseurs à 2. Ces dispositions sont prises, souligne Mathurin, « pour mieux protéger le secret du vote ».
Au plan de la sécurité, environ 12,000 agents, y compris les militaires et policiers des Nations Unies ainsi que les agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH), seront déployés à travers les 10 départements géographiques du pays durant la journée de ce 21 avril, informe le général en chef de la MINUSTAH, José Elito Siqueira Carvalho.
Le Chef militaire brésilien, qui n’a pas voulu donner de détails sur le plan qui sera adopté lors du deuxième tour des législatives, promet que la MINUSTAH va faire de son mieux pour la réussite de la journée électorale.
3,451 agents administratifs seront mobilisés dans les 9,203 Bureaux de Vote (BV) des 804 centres de vote du pays.
La PNH a de son coté, annoncé un ensemble de mesures : révocation des permis de port d’armes, prohibition de la vente d’essence dans les bidons ainsi que la vente d’alcool, l’interdiction de la circulation des motocyclettes à travers le pays durant la période allant du 20 avril 2006 au samedi 22 avril 2006 à 6 heures du matin.
En prélude au scrutin de ce 21 avril, le gouvernement de transition a, comme au premier tour, a décrété un congé de 2 jours les 20 et 21 avril. L’administration publique, à l’exception des personnels concernés par l’organisation des élections, les écoles, le commerce et l’industrie chôment.
Ces élections représentent la deuxième étape dans la mise en place d’une nouvelle administration en Haiti, suite à la chute de l’ancien président Jean Bertrand Aristide le 29 février 2004, alors que perdurait une crise politique aggravée par des élections controversées de l’année 2000.
Les citoyennes et citoyens vont choisir, entre des candidats du parti Lespwa (L’Espoir) du président élu René Préval, de l’Alliance démocratique (Alliance) d’Evans Paul, de la Fusion des sociaux-démocrates (Fusion) de Serge Gilles, de l’Union de Chavannes Jeune et de l’Organisation du peuple en lutte (OPL) de Paul Denis.
Parallèlement, dans le cadre des opérations électorales de ce 21 avril, le premier tour des législatives est repris pour le sénat dans le nord-est et pour les députés dans 14 circonscriptions où les élections du 7 février ont été annulées pour irrégularités.
Le Conseil Electoral Provisoire (CEP) s’attend à un taux de participation inférieur à 60% lors du deuxième tour des législatives, selon ce que confie le président du CEP, Max Mathurin.
Lors du premier tour des présidentielles et législatives du 7 février 2006, un total de 2,200,000 votes ont été enregistrés dans les différents Bureaux de Vote (BV), soit une participation de 60%.
Plus de 250 observateurs internationaux sont sur le terrain pour suivre tout le déroulement des opérations de vote.
La Mission d’évaluation électorale en Haïti (MIEEH) déploie plus de 150 observateurs, la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE), 70, la Fondation Internationale pour les Systèmes Electoraux (IFES),18 , et l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), une quinzaine.
Ces observateurs internationaux se joignent à ceux d’Haïti regroupés, entre autres, autour du Réseau des observateurs nationaux (RON) et du Conseil national des observateurs (CNO).
Le président élu au premier tour, René Préval, prêtera serment devant l’assemblée nationale le 14 mai prochain. [fl gp apr 21/04/2006 01:20]