Communique d’Amnesty International
Les atteintes aux droits humains liées à la guerre en Irak ne se limitent
pas aux frontières de ce pays  l¹impact de la guerre sur les droits humains
a pu être constaté dans de nombreux pays à travers le monde, écrit Amnesty
International dans un rapport rendu public ce dimanche 30 mars.
« Il semble que des gouvernements profitent de ce que l¹attention du monde
entier soit tournée vers l¹Irak et le théâtre des opérations pour perpétrer
des violations des droits humains à l¹abri des regards publics. »
Le rapport d¹Amnesty International cite des exemples montrant que dans
quatorze pays, les droits humains ont subi un revers depuis le début des
opérations militaires.
« De l¹Egypte aux Etats-Unis, de la Belgique au Soudan, les gouvernements
doivent respecter les droits humains fondamentaux et ne pas utiliser la
guerre en Irak comme prétexte pour porter atteinte à ces droits », a déclaré
Amnesty International.
Le rapport recense :
Des atteintes aux droits à la liberté d¹expression et de réunion
Les autorités de différents pays ont tenté d¹empêcher des manifestations et
harcelé ou mis en détention de façon arbitraire des personnes ayant
manifesté. Dans certains cas, les lois « anti-terroristes » ont été
utilisées pour justifier ces violations.
En Belgique, depuis le début du mois de mars, plus de 450 manifestants
anti-guerre ont été placés en détention administrative, une forme de
détention « préventive » pouvant durer douze heures. Au Royaume-Uni, la loi
anti-terroriste (Terrorism Act) a été évoquée pour accorder à la police des
pouvoirs spéciaux dans certains quartiers, en particulier celui « d¹arrêter
et de fouiller » des personnes sans soupçon plausible.
Un usage excessif de la force par la police à l¹encontre de manifestants
anti-guerre.
Depuis le 20 mars, des millions de gens à travers le monde sont descendus
dans la rue pour protester contre la guerre en Irak. Dans sept pays, la
police a fait un usage excessif de la force contre les manifestants ; dans
quelques cas, il y a eu des morts - dont un enfant de onze ans. Certains
manifestants ont été frappés et des milliers d¹autres mis en détention de
façon arbitraire. Certains des détenus ont subi de mauvais traitements ou
des actes de torture.
Au Soudan, trois étudiants auraient été tués au cours de manifestations à
Khartoum. En Grèce, la police anti-émeute a frappé des immigrants irakiens
et emmené trente-huit d¹entre eux pour un contrôle d¹identité ; trois sont
toujours hospitalisés suite aux blessures subies. En Turquie, la police
anti-émeute a utilisé des matraques pour disperser une foule d¹environ 5 000
personnes qui s¹étaient rassemblées pour protester contre la guerre après la
prière du vendredi, le 21 mars, devant la mosquée Beyazit.
Des restrictions du droit d¹asile.
Dans de nombreuses régions du monde, les droits des demandeurs d¹asile ne
sont pas respectés et sont même en recul.
Dans l¹Union européenne, le Danemark, la Norvège, la Suède et le Royaume-Uni
ont gelé toute décision concernant les demandes d¹asile présentées par des
Irakiens. Aux Etats-Unis, dans le cadre d¹une opération baptisée « Bouclier
de la liberté », tout demandeur d¹asile venant d¹Irak et d¹au moins
trente-trois autres pays dont la liste n¹a pas encore été communiquée et
faisant une demande d¹asile à son arrivée aux Etats-Unis peut être mis en
détention.
Le rapport d¹Amnesty International cite l¹Allemagne, la Belgique, le
Danemark, l¹Egypte, l¹Espagne, les Etats-Unis, la Grèce, la Jordanie, la
Norvège, le Royaume-Uni, le Soudan, la Suède, la Turquie et le Yémen.
Le rapport (en anglais) d¹Amnesty International peut être consulté à
l¹adresse suivante : http://web.amnesty.org/recent/ai.nsf/mde140572003