P-au-P, 19 avril 06 [AlterPresse] --- La Fédération
protestante d’Haïti (FPH) appelle les autorités
policières et judiciaires haïtiennes à poursuivre les
auteurs et commanditaires d’une attaque perpétrée le
19 février 2006 contre l’Assemblée de la Grâce, une
église protestante située à la Croix-des-Bouquets, au
nord de Port-au-Prince.
Ces individus armés montés à bord d’une camionnette
avaient fait irruption dans l’enceinte de l’Assemblée
aux environs de 19 heures tuant par balles le diacre
Joà« l Louis et blessant grièvement plusieurs personnes,
dont Jean Rodner Calixte, le pasteur Vladimir Joseph
et une fillette de six mois, sans compter les dégâts
matériels enregistrés.
Une enquête ouverte par la Direction centrale de la
police judiciaire (DCPJ) a permis l’arrestation de
deux présumés assassins. Il s’agit de deux employés
de la Mairie de la Croix-des-Bouquets répondant aux noms
de Philoclès, alias Serge, et d’Estève Pierre, membre
de ladite église.
Tout en exigeant que les personnes arrêtées soient traduites en justice, la
Fédération protestante d’Haïti demande à la DCPJ de «
poursuivre son enquête et de remonter les filières
qui conduisent aux commanditaires de ces actes
criminels. »
« On ne peut plus accepter qu’une administration
communale, donc un segment du corps de l’Etat, soit un
repli de criminels », dénonce le président de la FPH, Edouard
Paultre, lors d’une conférence de presse ce 19 avril 2006 à Port-au-Prince.
Dans cette quête de justice, les victimes de l’attaque
du 19 février disent avoir le soutien du Réseau
national de défense des droits humains (RNDDH).
La semaine
dernière, une requête a été adressée au parquet de
Port-au-Prince dans l’objectif de mettre l’action
publique en mouvement contre les criminels, indique
pour sa part le pasteur Yvon Georges, responsable de
cette assemblée.
« Nous ne savons pas pourquoi ils voulaient nous tuer,
parce que nous n’avons aucun contentieux avec
personne », dit le pasteur Georges tout en précisant
que ce jour-là , ces bandits opéraient à visage
découvert et en toute quiétude.
Selon Yvon Georges, ces hommes armés sont également aux trousses
du pasteur Lesly Bertrand, qui a entrepris des projets dans la communauté, notamment un orphelinat et un établissement scolaire. « Il parait qu’il y a
d’autres gens qui aimeraient lancer des projets de ce
genre », explique-t-il.
Selon les précisions de Georges, le chef de ce gang
armé circule encore dans les rues en toute liberté.
Actuellement, les portes de l’Assemblée sont fermées et les responsables se sont mis à couvert « pour éviter d’autres victimes »,
ajoute le pasteur Vladimir qui souffre encore de ses
blessures.
« Nous demandons à l’autorité de l’Etat de démanteler
ces gangs criminels qui endeuillent les familles et
qui agissent en toute impunité à l’intérieur même
d’une administration publique », conclut la Fédération
protestante d’Haïti. [do apr 20/04/2006 10:30]