P-au-P., 19 av. 06 [AlterPresse] --- Des posters géants de candidats visibles sur quelques grandes artères, des camionnettes bondées de gens et rythmées par des refrains de propagande électorale croisés fortuitement, des meetings électoraux sporadiques, des interventions fréquentes de responsables de l’organisme électoral sur les ondes des médias pour sensibiliser et mobiliser l’électorat.
C’est le tableau qu’offre la capitale haïtienne à moins de quarante-huit heures du second tour du scrutin législatif.
Une atmosphère somme toute terne qui contraste avec l’engouement manifesté par la population lors de la présidentielle du 7 février dernier.
Le taux de participation au premier tour était estimé à 60%. Pour le deuxième tour, d’aucuns craignent une très faible participation.
Et dire que l’enjeu est important. 3 millions 500 mille électeurs potentiels sont appelés à élire 30 sénateurs sur un total de soixante candidats et 97 députés parmi 194 postulants.
Les relations entre le Parlement et la présidence ont été conflictuelles quand René Préval fut Premier ministre en 1991 et président de 1996 à 2001.
Après son élection, le candidat victorieux à la présidentielle du 7 février a engagé des consultations avec des partis (politiques) et leaders politiques figurant en bonne position pour le second tour en vue de s’assurer du soutien par ces derniers de l’action du futur gouvernement.
« La plateforme Espoir n’ayant pas assez de candidats pour avoir la majorité au Parlement, nous sommes prêts à tendre la main à d’autres parlementaires voulant travailler avec nous pour faire marcher le pays », avait déclaré le président élu lors d’un point de presse le 22 février dernier.
Le président élu prêtera serment devant l’assemblée nationale le 14 mai prochain.
Le futur gouvernement aura deux missions essentielles : la mise en place des institutions prévues par la Constitution, pour créer les conditions de la stabilité du pays, et la création de conditions propices à l’investissement privé, pour générer des emplois, avait ajouté Préval.
Il avait, par ailleurs, promis de lutter contre la corruption dans l’administration publique et de dialoguer avec les différents secteurs du pays pour pouvoir trouver des réponses consensuelles à certaines difficultés et garantir la continuité de l’Etat.
A l’occasion du second tour des élections législatives, les services publics, les écoles, le commerce et l’industrie chômeront les jeudi 20 et vendredi 21 avril 2006.
L’Exécutif a, dans un arrêté présidentiel, justifié cette décision par la volonté du gouvernement de « promouvoir la participation de toute la population aux élections du 21 avril ».
L’Exécutif évoque aussi « la nécessité de faciliter l’occupation, par le Conseil électoral provisoire, des écoles et des administrations publiques retenues pour abriter des centres de vote ». [vs apr 19/04/06 18:00]