P-au-P., 7 avr. 03 [AlterPresse] --- L’histoire et les nouvelles technologies etaient au rendez-vous a l’occasion de la première journée de la Fête de l’Internet en Haïti.
Lors d’un débat qui a réuni au local du Groupe Médialternatif une vingtaine d’étudiants, informaticiens, journalistes et autres utilisateurs d’Internet, le professeur d’histoire Alix René a soutenu que les derniers bouleversements technologiques remettent en cause les concepts de liberté et souveraineté, tels qu’ils etaient abordés au 18ème et au 19ème siècle.
Les esclaves de St-Domingue constituaient le principal groupe à poser la question de liberté vers la fin du 18ème siècle, a indiqué le professeur René. Et pour eux, a-t-il poursuivi, la liberté ne correspondait qu’a "un statut de non esclave". La question de la liberté individuelle et des droits civiques ne se posait pas a-t-il ajouté.
Le professeur René a fait savoir que la liberté à l’ère d’Internet dépasse largement le concept de liberté a l’époque du précurseur de l’indépendance d’Haïti, Toussaint Louverture, dont le bicentenaire de la mort a été célébré le 7 avril. Internet a permis un renforcement de la liberté d’expression et fait diminuer les possibilités de censure, selon Alix René.
Le concept de souveraineté, tel que connu, il y a 2 siècles, est désuet, a, d’autre part, affirmé Alix René. Internet a fait éclater un certain nombre de barrières et il est difficile, selon lui, de prévoir ce qui va se passer au niveau du système international.
Globalement, le professeur a estimé qu’Internet, en tant que révolution technologique, offre des moyens de progrès pour l’épanouissement de l’être humain. Cependant, a-il martelé, "les facteurs d’appropriation d’Internet sont fondamentaux dans la quête du progrès social".
Alix René invite à prendre l’Internet "par les deux bouts" : consommation et production. Dans ce processus l’Etat a un rôle de premier plan a jouer et il doit "prendre ses responsabilités".
Des participants ont souligné l’importance pour les Haïtiens de définir l’espace qu’ils peuvent occuper sur Internet en tant que citoyens ou groupes sociaux. Ils ont affirmé que l’Internet permettra à Haïti de s’ouvrir au monde, de faire valoir son potentiel culturel et de projeter son histoire a l’échelle internationale.
Ce débat a eu lieu en marge de l’inauguration du forum multimédia AyitiAlternative2004 (www.aa2004.org) dont la mise au point technique a été effectuée par le Reseau Télématique Haïtien pour la Recherche et le Développement (REHRED). [gp apr 07/04/03 11:00]