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Haïti-Education : La dernière période scolaire repoussée au 24 avril 2006

P-au-P, 13 avril 06 [AlterPresse] --- Dans le but de faciliter « le bon déroulement » du deuxième tour des législatives, prévu pour le 21 avril, le ministère haïtien de l’Education Nationale décide de reporter la réouverture des classes au 24 avril au lieu du 18 avril 2006 initialement fixé dans le calendrier, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

Cette décision risque de créer un nouveau trou dans la programmation de l’année académique, affectée pendant environ un mois, à l’occasion des présidentielles et législatives du 7 février, estiment les observateurs dans la capitale politique d’Haïti.

En Haïti, traditionnellement, les élèves bénéficient de congé pendant les fêtes de fin d’année, au moment du carnaval et durant la semaine sainte préalable à la fête de Pâques. Cependant, beaucoup de citoyennes et citoyens appellent sans cesse les dirigeants à adopter des dispositions « plus réfléchies » qui ne pénalisent point les écolières et écoliers, ni n’encouragent l’absentéisme au travail en raison des urgences et priorités pour le développement du pays.

Le gouvernement intérimaire de mars 2004 avait choisi de fermer les écoles pour plusieurs jours, peu avant la tenue du double scrutin présidentiel et législatif du 7 février 2006, en vue de favoriser la réussite des compétitions annoncées.

Une semaine plus tard, les écoles n’ont pas pu rouvrir les portes à cause des manifestations déclenchées dans les rues par les partisans de la plate-forme politique dénommée « Lespwa » (Espoir) qui réclamaient la proclamation de leur candidat, René Garcia Préval, comme vainqueur des présidentielles. Après les violences des rues enregistrées entre le 11 et le 15 février, les établissements scolaires publics et privés n’ont pu reprendre les cours que début mars, la fin du mois de février 2006 coïncidant avec la semaine carnavalesque annuelle.

Est-ce que les autres activités nationales vont être à nouveau paralysées avec l’investiture, promise pour le 14 mai 2006, du président proclamé élu le 16 février par le Conseil Electoral Provisoire (CEP) ? Est-ce que l’organisme électoral aura le temps d’achever le décompte des voix exprimées, de se prononcer sur les contestations avant d’annoncer les résultats officiels ? Est-ce que les nouveaux parlementaires auront l’opportunité de se réunir en Assemblée Nationale pour recevoir la prestation de serment du nouveau Chef d’Etat ?

Il s’agit d’une série de questions posées par les analystes, d’autant que se profile une autre éventualité, la période de la Coupe du Monde de football de juin à juillet 2006, menaçant également d’avoir des conséquences sur la marche régulière des activités du pays, particulièrement sur les élèves qui devront boucler les examens du troisième trimestre.

Plus de 100,000 élèves sont, en outre, appelés à subir, de juin à juillet prochain, les épreuves officielles d’Etat, de sixième et neuvième année fondamentales (respectivement ancien certificat d’Etudes Primaires et ancienne 4 e secondaire) ainsi que de baccalauréat (première et deuxième partie) précédant les tests d’admission à l’université. [rc apr 13/04/2006 17 :00]