P-au-P, 10 avril 06 [AlterPresse] --- Douze médecins jubilaires, dont 10 résidant en Haïti, ont été honorés le 8 avril 2006 par l’Association médicale haïtienne (AMH) à l’occasion d’une cérémonie organisée en leur faveur à Port-au-Prince, pour clôturer le 55 e congrès de l’association, a constaté l’agence en ligne AlterPresse.
Après 50 années de service, la plupart des médecins, complimentés pour leur longue carrière, se réjouissent d’avoir travaillé assidûment dans des conditions difficiles pour aider la population dans le domaine de la santé.
Le psychiatre septuagénaire Raoul Bastien (photo logo), l’un des récipiendaires, invite toutes celles et tous ceux, qui auront à s’engager dans la voie médicale, à ne pas courir après l’argent.
« La médecine est un sacerdoce, on n’est pas médecin pour gagner de l’argent, mais pour servir et aider les autres », affirme le psychiatre s’estimant « plus que satisfait » après ses 50 ans de service.
Un plaidoyer en faveur du respect de l’éthique médicale (la bioéthique) a été justement le thème dominant du 55 e congrès, organisé les 6 et 7 avril 2006, à Port-au-Prince, par l’AMH qui regroupe aujourd’hui 400 médecins.
« Malgré tous les problèmes sociopolitiques ralentissant la vie intellectuelle et les activités professionnelles dans notre pays, les membres du comité organisateur de cette activité scientifique, grâce à leur ardeur au travail, leur entente, leur union, sont prêts à nous présenter notre 55e congrès qui fera date dans l’histoire de notre association », clame la docteure Jeanne Philippe, présidente de l’association.
Dre. Philippe a exprimé sa joie après deux jours de débat autour de la pratique de cette profession en Haïti, tout en souhaitant élargir le cadre de l’AMH à d’autres médecins haïtiens étudiant à l’étranger, notamment en République Dominicaine et à Cuba.
Les médecins haïtiens, qui se sont réunis à l’hôtel Montana du 6 au 7 avril 2006, se déclarent tous favorables à une législation réglementant la profession en vue de barrer la route au charlatanisme.
« Les médecins cubains qui sont de service en Haïti, personne ne sait si ces médecins ont
leur diplôme ? », se sont-ils demandés.
Un autre groupe de participants révèlent que des médecins dominicains, du fait qu’ils parlent l’Espagnol, se font passer pour des Cubains.
« Ils vendent leur service au plus offrant, alors qu’ils ne sont pas des médecins cubains », précisent-ils.
Le docteur Armel Démorcy, de l’Union des Médecins Haïtiens, questionne, quant à lui, la prolifération des pharmacies ambulantes dans les rues de Port-au-Prince. à‚gé de 40 ans, ce jeune médecin légiste et chirurgien (10 ans d’expérience) appelle à la responsabilité des autorités étatiques afin de stopper la vente des médicaments dans les rues.
« Haïti est très mal classée dans le rapport 2006 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) indiquant que 57 pays font face à un manque en personnel de santé, empêchant les systèmes de santé de combattre efficacement les maladies chroniques, dont la grippe aviaire », déplore le docteur Démorcy.
Les docteurs Raoul Bastien, René Charles, Max Desrosiers, Maurice Duré, Volvick Rémy Joseph, Antoine Pillé, Joseph Lespérance, Roger Valmé, évoluant tous en Haïti, font partie d’une liste de 34 médecins diplômés en 1956, à qui hommage a été rendu au terme du 55 e congrès de l’AMH. Les docteurs Henri Gervais, Evariste Midy et Carlo Sterlin, oeuvrant à l’extérieur d’Haïti, sont venus participer à la fête du 8 avril.
« En Haïti, nous avons 10 médecins qui ont 50 ans de service. 34 étaient diplômés en 1956, parmi eux 8 sont décédés, 16 vivent actuellement à l’étranger et seulement 10 sont restés au pays », déclare à AlterPresse la docteure Jeanne Philippe, présidente de l’AMH.
Les docteurs Dumas Maucile et Smith Médor, vivant eux aussi en Haïti, n’ont pas pu prendre part à la cérémonie-hommage en raison de leur absence du pays, précise à AlterPresse un membre du comité organisateur du 55 e congrès de l’Association Médicale Haïtienne. [do rc apr 10/04/2006 15:30]