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Haïti/Migration : Plus de 3,000 ressortissants expulsés de la République Dominicaine durant le mois de mars 2006

P-au-P., 7 avr.-06 [AlterPresse] --- Plus de 3,000 migrants ont été chassés de la République Dominicaine vers Haïti durant le seul mois de mars 2006, rapporte le Groupe d’Appui aux Rapatriés et aux Réfugiés (GARR) dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

Ces rapatriements ont été effectués à Anse-à -Pitre (ville frontalière avec Pedernales dans le Sud-Est), à Belladère et Lascahobas (Plateau Central), et à Malpasse (dans le département de l’Ouest), à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Port-au-Prince.

Dans la nuit du 29 au 30 mars 2006, le GARR a accueilli à Anse-à -Pitre, 400 personnes expulsées de la République Dominicaine. Ces dernières soutiennent qu’elles étaient un millier, abandonnées par des passeurs dans la localité de « Polo », dans les montagnes de Bahoruco après 4 jours de marche.

Informées de la situation, les autorités de la migration dominicaine sont arrivées sur place et les ont rapatriées. Ces ressortissants haïtiens sont pour la plupart originaires de Léogane et de la région du Sud-Est.

57 Haïtiens, dont 2 mineurs, largués le 28 mars écoulé à « Polo » par des buscones (des trafiquants), ont été rapatriés dans l’après-midi du 6 avril 2006 à Malpasse.

A Belladère, 1,726 personnes ont été chassées de la République Dominicaine durant la même période. Parmi ces compatriotes, 70 étaient des femmes, dont une enceinte et 15 enfants. Les comités des Droits Humains de Lascahobas et de Belladère ont apporté de l’aide à 1,545 de ces migrants haïtiens en difficulté.

A Casse, dans la localité de Lahoye (Centre du pays), 1,500 migrants, dont 125 femmes et 250 adolescentes et adolescents, ont été ramenés de la République Dominicaine au cours du mois de mars.

Le 29 mars 2006, le GARR indique avoir recensé 37 cas de rapatriements, dont 2 femmes, à la frontière de Malpasse. Selon les informations fournies par les pourchassés, plusieurs ressortissants haïtiens auraient fui la zone de Duverger, suite à l’assassinat de trois compatriotes par des individus considérés comme des dominicains.

Parallèlement, des groupes de candidats à l’émigration, emmenés par des buscones, continuent d’arriver quotidiennement dans les zones avoisinant la frontière haïtiano-dominicaine, d’après les rapports fournis au GARR par les Comités de Droits Humains, membres du Réseau Binational Jeannot Succès(RBJS). [lf rc apr 07/04/06 14:30]