P-au-P, 7 avril 06 [AlterPresse] --- Le royaume d’Espagne renouvelle sa détermination à coopérer à la reconstruction d’Haïti, tant dans le cadre de la Mission de paix de l’Organisation des Nations Unies (ONU) que sur le plan bilatéral, informe le ministère espagnol des affaires étrangères dans un communiqué transmis le 6 avril 2006 à l’agence en ligne AlterPresse.
« La participation de l’Espagne à la MINUSTAH [NDLR : Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti] et notre engagement envers Haïti sont le reflet de notre défense du multilatéralisme efficace et de notre volonté d’aider Haïti à surmonter les conséquences de ses conflits passés et à lutter contre la pauvreté », déclare la chancellerie espagnole.
Le communiqué du gouvernement espagnol est rendu public, 24 heures après le 5 avril 2006, laquelle date devait correspondre à l’achèvement du retrait des 230 casques bleus espagnols de la MINUSTAH entamé le 20 mars.
Le 23 mars 2006, la MINUSTAH avait annoncé le départ « dans les prochains jours d’un contingent de 230 casques bleus espagnols et 130 marocains. Ces militaires, qui étaient déployés dans le Nord-Est d’Haïti, seront remplacés par des Uruguayens provenant d’un contingent déjà présent dans le Sud ».
Dans le communiqué en date du 6 avril 2006, le gouvernement espagnol fait part de sa décision conjointe avec son homologue du Maroc d’initier une collaboration au sein du contingent policier de la MINUSTAH, « continuant ainsi, sur ce plan, l’expérience commencée par l’envoi, en 2004, d’une unité militaire conjointe ».
« Tenant compte de l’importance croissante que vont prendre les activités de la MINUSTAH sur le plan policier, l’Espagne a décidé d’augmenter le nombre des effectifs de la Garde Civile et de la Police Nationale présents en Haïti à un chiffre supérieur à une cinquantaine », lit-on dans ce communiqué.
Dans ce contexte, le gouvernement espagnol se propose de contribuer à l’amélioration de la formation des forces de sécurité en Haïti, par l’octroi de bourses permettant aux policiers haïtiens d’assister à des cours dans les académies espagnoles spécialisées de la Police nationale et de la Garde civile.
Ces sessions de formation tiendront compte des priorités et besoins signalés par le gouvernement haïtien et par la MINUSTAH, et pourront embrasser des matières, telles la police judiciaire, l’information, le contrôle des frontières, la protection de l’environnement ou le crime organisé, indique la chancellerie espagnole.
L’Espagne se déclare également disposée à examiner des formes de collaboration avec la MINUSTAH et d’autres pays ibéroaméricains, dans un éventuel projet de réforme de la Police Nationale d’Haïti. Elle promet de continuer à fournir une assistance technique et financière à la mission onusienne et à l’Organisation des Etats américains (OEA) et de participer dans les missions d’observation électorale de l’Union Européenne en relation avec les législatives prévues pour le 21 avril 2006 en Haïti.
L’Espagne réitère son engagement d’accompagner le gouvernement haïtien dans ses efforts tendant à engager le dialogue national, à consolider ainsi la démocratisation du pays et prioriser les activités de formation et de spécialisation en matière de l’Etat de droit et la promotion des droits humains.
Le communiqué du ministère espagnol des affaires étrangères soutient que l’Espagne a triplé les engagements financiers envers Haïti, pris à la conférence de Washington en juillet 2004.
En plus de la formation et du renforcement institutionnel, l’Espagne concentrera ses activités de coopération en matière de genre, d’éducation, de santé, de sécurité alimentaire, d’accès à l’eau potable, de reforestation, de protection de l’environnement et dans l’évolution du tissu économique et entrepreunarial.
Dans les prochains mois, le nombre de coopérants espagnols oeuvrant en Haïti sera supérieur à une quarantaine, souligne le communiqué acheminé à AlterPresse. [do rc apr 7/04/2006 13:00]
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