P-au-P., 06 avril 06 [AlterPresse] --- L’Union Européenne (UE) s’engage à assurer, d’ici la fin de l’année 2006, le financement du tronçon routier Mirebalais / Hinche (Plateau Central, au nord-est de la capitale), après les apports financiers pour les axes Port-au-Prince / Mirebalais et Cap-Haïtien / Ouanaminthe (commune frontalière avec Dajabon, République Dominicaine), dont les travaux ont respectivement démarré en avril et en mars 2006, informe l’UE dans un communiqué transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
Les travaux entamés pour la réhabilitation de la route nationale No. 3, en direction du Centre d’Haïti, « s’inscrivent dans une stratégie de développement intégré de cette région qui bénéficie déjà , depuis 3 ans, de l’appui technique et financier européen ».
Pour l’UE, qui participait, le 4 avril 2006, au lancement officiel des activités de réaménagement, la construction de l’axe routier Port-au-Prince / Mirebalais représente une étape importante pour le désenclavement du Plateau Central crédité d’un potentiel agricole très élevé. Elle devrait également « permettre l’accès du marché métropolitain (plus de 3 millions de consommateurs) et du marché frontalier aux produits agricoles du Haut Plateau Central ».
L’ambassadeur Marcel Van Opstal, de l’Union Européenne, rattache le développement à la mise en œuvre des infrastructures, suivant les déclarations faites au moment de l’inauguration du chantier. A l’occasion, Van Opstal a avancé la possibilité pour l’UE et d’autres sources de financement, comme la Banque Interaméricaine de Développement (BID), de soutenir la réhabilitation du tronçon Hinche / Cap-Haïtien, dont le mauvais état reste un casse-tête pour les usagers depuis des dizaines d’années.
Chauffeurs et passagers empruntant la route du Plateau Central espèrent, cette fois-ci, ne pas être désenchantés, au souvenir des travaux cessés tout de go, sous la première administration de René Garcia Préval (1996 - 2001), lorsqu’une firme européenne, engagée dans la réfection sur le même axe routier, avait retiré du chantier ses équipements et autres matériels, puis laissé le pays sans aucun avis préalable.
Cependant, sans mentionner la valeur récupérée, le ministre haïtien des Travaux Publics, Transports et Communications, Fritz Adrien, (également présent à l’ouverture officielle des travaux le 4 avril 2006) précise que l’Etat haïtien a recouvré les montants alloués antérieurement, en ce qui concerne la non utilisation totale des sommes importantes, déjà débloquées pour la réhabilitation de la route Port-au-Prince / Mirebalais.
Abondant dans le même sens, « la décentralisation à partir de nouvelles voies de communication », le Premier Ministre de transition Gérard Latortue, qui posait la première pierre du chantier, estime que son administration a réalisé, en 2 ans, plus de routes que les gouvernements qui se sont succédés pendant dix ans dans le pays.
« Quand j’ai lu le rapport du Ministère des Travaux Publics, je vois que durant ces deux ans, il y a plus de kilomètres de routes construites dans le pays que les dix dernières années », se félicite le chef du gouvernement intérimaire.
« Si vous allez consulter les papiers, vous verrez que le tronçon Gonaïves/Saint-Marc (Artibonite, au nord de la capitale) avance, les travaux ont déjà démarré pour Cap-Haïtien / Ouanaminthe, Petit-Goâve/Miragoane », affirme Latortue.
Le Premier Ministre prévient qu’il va défendre le 8 avril, auprès de l’Union Européenne, les projets de réhabilitation Jérémie/Cayes (Sud-Ouest), et Port-de-Paix / Gonaïves (Nord-Ouest d’Haïti).
Vantant le « sérieux de la transition » (mars 2004 - avril 2006), Latortue relie les efforts de la communauté internationale « à recommencer à traiter avec Haïti » aux démarches entreprises par le régime en place.
"Les bailleurs ont remarqué que nous avons un gouvernement qui respecte l’Etat de droit, et qui marche sur la voie de la bonne gouvernance, c’est pourquoi ils ont financé le circuit Port-au-Prince/Mirebalais", indique Latortue. [lf rc apr 06/04/2006 10:00]