P-au-P, 31 mars 2006 [AlterPresse] --- Le directeur général du Conseil électoral provisoire (Cep), Jacques Bernard, a fait, ce 31 mars 2006, sa première déclaration publique en Haïti, depuis les évènements du lendemain des élections du 7 février 2006, qui l’avaient contraint à quitter le pays, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Bernard, a repris ses fonctions le 6 mars 2006, après être rentré la veille à Port-au-Prince, qu’il avait laissée précipitamment, le 19 février2006, pour les États-Unis d’Amérique.
Le directeur général du Cep avait préalablement dénoncé des pressions subies et des « agressions verbales », de la part des conseillers Pierre-Richard Duchemin et Patrick Féquière.
Bernard déclare, ce 31 mars 2006, à la presse qu’il prend « beaucoup plus de précautions » qu’avant pour sa sécurité.
Il affirme aussi que ses relations avec les membres du Cep se sont améliorées, sauf avec « un ou deux » d’entre eux.
Par ailleurs, le Cep planche, actuellement, sur la sélection des membres des bureaux de vote, dans le cadre du second tour des élections parlementaires, annonce Jacques Bernard.
Le retard, enregistré dans ce processus, est du à la réponse tardive des partis politiques, quant à la désignation des personnes qui composeront ces bureaux.
« Nous avons décidé de permettre aux partis politiques, qualifiés pour le deuxième tour, d’avoir une plus grande représentation au niveau des bureaux de vote. Nous avons donné à chacun un Compact disc (CD), pour insérer les informations concernant leurs représentants. La plupart d’entre eux n’ont pas respecté notre format, ce qui retarde le processus », affirme Jacques Bernard.
Selon le directeur général du Cep, la liste des managers et superviseurs a été revue et augmentée. Certains d’entre eux, qui avaient affiché un mauvais comportement lors du premier tour, le 7 février 2006, sont renvoyés purement et simplement, pour être remplacés par d’autres.
Jacques Bernard informe que 48 grands formateurs sont déjà à pied d’œuvre, en vue de la formation des managers et superviseurs, qui auront eux-mêmes à former les membres du bureau de vote, qui sont au nombre de 37 mille pour toute la République d’Haïti.
Des mesures seront prises pour réduire le nombre d’électrices et d’électeurs ,présents en même temps dans les bureaux de vote le jour du scrutin.
Bernard soutient que des coordonnateurs seront placés dans les « mégacentres » (les centres abritant plus de 20 bureaux de vote), pour gérer la situation.
« Nous allons le faire pour garder une certaine distance entre l’électeur, les mandataires de partis politiques et les observateurs », indique-t-il.
Selon Jacques Bernard, le nombre de mandataires sera limité à trois. Les bureaux de vote ne recevront la visite que de deux observateurs, ceci dans l’objectif de faciliter le travail des électeurs.
« Nous ajoutons un certain nombre d’annexes, 28 au total, pour décongestionner les centres de vote », précise le directeur général du Cep.
Bernard assure le peuple haïtien que le second tour des législatives aura bel et bien lieu le 21 avril 2006.
Le président élu René Préval doit assermenter le 14 mai 2006. [do apr 31/03/2006 15:15]