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Haïti : RSF attire l’attention du président Préval sur le dossier de Jean Dominique

P-au-P, 31 mars 06 [AlterPresse] --- L’organisation Reporters sans frontières (RSF) attire l’attention du président élu d’Haïti, René Garcia Préval, sur le dossier du directeur général de Radio Haïti Inter Jean Léopold Dominique, et de son gardien Jean Claude Louissaint, assassinés le 3 avril 2000.

A l’occasion du 6e anniversaire de ce double meurtre, Reporters sans frontières appelle l’élu du 7 février 2006, qui doit assermenter le 14 mai prochain, à redynamiser l’appareil judiciaire dans le cadre de ce dossier.

« Le scandale provoqué par la conduite du dossier Jean Dominique pendant six ans est d’autant plus grand que les assassins présumés du journaliste étaient connus. Pourtant, aucun d’entre eux n’a été inquiété et trois tueurs présumés sont actuellement en fuite. L’affaire a révélé l’ampleur de la réforme du système policier et judiciaire que devra conduire le gouvernement issu du second tour des élections législatives du 21 avril », s’indigne Reporters sans frontières.

« En attendant, et compte tenu des liens personnels qui l’unissaient à la victime, nous demandons solennellement au président René Préval de prendre l’engagement de rouvrir le dossier. Il y va de la victoire de la justice sur l’impunité », RSF.

L’organisation rappelle que les nommés Dymsley Milien dit « Ti Lou », Jeudi Jean-Daniel dit « Guimy », Philippe Markington, Ralph Léger, Freud Junior Demarattes et Ralph Joseph ont été inculpés puis incarcérés dans le cadre de ce double assassinat suite à une enquête, conclue le 21 mars 2003. Selon Reporters sans frontières, les trois dernières personnes citées ont été relaxées en appel le 4 août 2003.

En février 2005, Ti Lou, Guimi et Markington avaient profité d’une mutinerie au pénitencier national (prison civile de Port-au-Prince) pour s’évader. Reporters sans frontières affirme que Philippe Markington, en fuite en Argentine, avait contacté son bureau pour protester de son innocence.

Selon RSF, Ti Lou et Guimy se trouvaient à Martissant (quartier volatile au sud de Port-au-Prince) où ils dirigeaient un gang en toute impunité.

Reporters sans frontières attire aussi l’attention sur Harold Sévère, ancien maire adjoint de Port-au-Prince et Ostide Pétion alias « Douze », arrêtés comme commanditaires présumés du double meurtre du 3 avril 2000.

Le 10 mai suivant, soutient RSF, Annette Auguste, interpellée dans le cadre d’une autre affaire, avait été également mise en cause.

« Les déclarations du tueur présumé « Ti Lou », qui aurait reçu la somme de 10.000 dollars pour exécuter Jean Dominique, n’ont jamais fait l’objet de la moindre vérification. Enfin, la mort suspecte de deux témoins n’a jamais été éclaircie », dénonce RSF. [do gp apr 31/03/2006 10:00]