P-au-P, 30 mars 06 [AlterPresse] --- Des jeunes Haïtiens plaident en faveur de l’application et du respect scrupuleux de la constitution haïtienne qui a fêté son 19e anniversaire ce 29 mars 2006.
« Je voudrais que cette constitution soit respectée et appliquée à la lettre par le prochain gouvernement, pour mettre un terme à la violation des droits humains, particulièrement les droits de la femme », souhaite la jeune étudiante Isabelle Nazaire.
Isabelle, qui assistait aux activités organisées par l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) à l’occasion du 29 mars en son nouveau local au Canapé-Vert (Est de Port-au-Prince), estime que « les femmes sont aujourd’hui très humiliées et même méprisées dans la société » haïtienne.
« Pour moi, cette constitution adoptée depuis 1987 est un piège, le prochain gouvernement sera dans ses petits souliers pour la faire appliquer et la faire respecter », affirme pour sa part Cadet Phito, président de l’Organisation pour le développement et la survie des enfants de Ranquitte (ODSER).
Selon ce jeune évoluant en milieu rural, la question de double nationalité devrait être résolue pour permettre aux Haïtiens ayant acquis une nationalité étrangère de venir investir en Haïti et de jouir leurs droits civils et politiques.
Il estime qu’il faut faire des amendements nécessaires dans la constitution, qui, dit-il, « met à l’écart » les Haitiens naturalisés étrangers.
La constitution haïtienne ne reconnaît pas la double nationalité. Selon la charte fondamentale d’Haïti, un Haïtien perd sa nationalité en adoptant une nationalité étrangère.
L’année dernière, un richissime homme d’affaires haitiano-américain, Dumarsais Mécène Siméus a été écarté de la course aux présidentielles qui se sont tenues en fevrier 2006 pour cause de double nationalité.
Michelet Porsenna de l’organisation Formation des hauts cadres indépendants (FHCI) souligne, pour sa part, la question de l’exclusion. Soulevant la question de la marginalisation des paysans, il déclare : « Nous voulons une constitution qui traite de l’égalité de tous les citoyens et de toutes les citoyennes du pays ». [do gp apr 30/03/2006 12:30]