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29 mars, journée internationale de solidarité avec Haïti

P-au-P, 28 mars 06 [AlterPresse] --- Le 29 mars 2006, qui ramène le 19e anniversaire de la Constitution haïtienne de 1987, est décrété journée internationale de solidarité avec le peuple haitien, par l’Assemblée des mouvements sociaux du Forum social mondial.

A l’occasion de cette journée de solidarité, les mouvements impliqués demandent le retrait des troupes étrangères d’Haiti et l’annulation de sa dette extérieure.

« Aujourd’hui, c’est le moment de commencer à rembourser la dette historique que nous avons envers le Peuple haïtien en mettant en marche des processus d’appui solidaire à ses besoins et ses revendications », déclare l’Assemblée, qui avait pris cette résolution lors du Forum social des Amériques à Caracas (Venezuela) en janvier 2006.

L’Assemblée invite « les Peuples, les organisations et les mouvements populaires à participer activement à la réalisation de cette journée en prenant des initiatives qui permettent de progresser vers la concrétisation des principaux objectifs de la campagne de solidarité qui se développera tout au cours de l’année ».

Les mouvements sociaux qui ont pris part au dernier Forum social estiment que la présence des troupes étrangères en Haiti « affecte le droit du Peuple haïtien à la souveraineté et à l’autodétermination ».

Selon l’Assemblée des mouvements sociaux, les Etats-Unis, la France et le Canada ont été à l’origine d’une nouvelle intervention militaire et économique ayant facilité « l’occupation du pays par une Mission de Stabilisation civilo-militaire (MINUSTAH), autorisée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, commandée par le Brésil et le Chili avec la participation de soldats et de policiers provenant de plus de 40 pays ».

Cette prise de position intervient au moment où le président élu d’Haïti, René Préval, opte, lors d’un voyage à New-York, pour le maintien de la Mission onusienne dans le pays afin de participer au renforcement de la police haïtienne, du système judiciaire ainsi qu’au processus de désarmement et de démobilisation des bandes armées.

L’Assemblée des mouvements sociaux qualifient d’ « illégitime » la dette extérieure haitienne, dont le service au cours de l’année 2005 est devenu « le poste le plus important du budget de l’Etat haïtien ».

« Haïti représente aujourd’hui une synthèse des conséquences du processus de domination qui opprime les Peuples du Sud. En même temps ce pays symbolise la dignité et la détermination dans la lutte pour la conquête d’une authentique indépendance. Ce qui est en jeu en Haïti c’est l’avenir de tous les Peuples du Sud. Le combat du Peuple haïtien est aussi notre combat », clament les mouvements sociaux.

L’Assemblée réclame un appui solidaire pour le peuple haïtien dans les domaines de la santé publique, de l’éducation, de la reconstruction environnementale et des droits humains. [do gp apr 28/03/2006 18:00]