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Haïti : Plus de 200 personnes tuées à Port-au-Prince en quatre mois

P-au-P, 27 mars 06 [AlterPresse] --- Environ 201 personnes sont mortes par balles et à l’arme blanche en moins de quatre mois à Port-au-Prince, selon un rapport dressé par la Commission Justice et Paix.

Pour le mois de novembre 2005, Justice et Paix a comptabilisé dans la zone métropolitaine de la capitale haïtienne, 66 morts, dont des policiers, des femmes et des enfants. 56 de ces personnes tuées l’ont été par balles et 5 à l’arme blanche, précise la commission dans son rapport transmis à l’agence AlterPresse.

27 des 66 victimes ont trouvé la mort au cours d’affrontements entre gangs armés, la police haïtienne et des soldats onusiens.

En décembre 2005, la Commission Justice et Paix a dénombré 43 morts à la capitale haïtienne, dont 35 par balles. Parmi eux figuraient des enfants, des filles ainsi que des casques bleus.

En janvier 2006 Justice et Paix a recensé 70 morts à Port-au-Prince, parmi eux, 55 par balles, dont trois policiers haïtiens.

Après la hausse de janvier, une nette baisse a été enregistrée en février. 22 morts par balles et arme blanche ont été comptabilisés.

Par ailleurs, « de nombreuses femmes sont victimes de viols et d’autres formes de violences sexuelles », note Justice et Paix.

« Nous condamnons les enlèvements et tous les autres actes qui violent la dignité que Dieu a octroyée à la personne humaine », écrit Justice et Paix dans ce rapport.

Selon l’organisme de droits humains, la violence prend de multiples formes dans la société haitienne et elle est commise avec plusieurs motivations.

« L’insécurité en Haïti a des racines bien profondes », soutient Justice et Paix qui souligne une grande fracture sociale et l’irresponsabilité de plusieurs secteurs.

Pour pallier à cette situation, la commission Justice et Paix préconise l’implication de tous dans le combat contre l’insécurité sous toutes ses formes. « La paix exige la collaboration de tous les secteurs ; elle exige beaucoup de vérité et de transparence entre acteurs et groupes sociaux qui prétendent travailler pour le bien du pays ».

La commission Justice et Paix invite les dirigeants politiques et sociaux à s’engager dans un processus de dialogue, sans exclusion, pour discuter de tous les problèmes et des différentes visions de la société. [do gp apr 27/03/2006 10 :00]