P-au-P., 25 mars 06 [AlterPresse] --- « Il n’y a jamais eu d’effort de l’Etat et de la société pour que nous puissions avoir un réel pouvoir judiciaire en Haïti », estime un ancien ministre de la Justice.
Selon Jean Joseph Exumé, qui intervenait au Forum Libre du Jeudi du Centre Pétion Bolivar autour du thème « Peut-on sortir de l’impunité en Haïti ? », les différentes constitutions haïtiennes, depuis les premières jusqu’à celles de 1987, n’ont jamais fourni les outils pour doter le pays d’un pouvoir judiciaire.
Elles ont plutôt créé, selon le juriste, les conditions pour une sorte de ballade entre les pouvoirs exécutif et législatif. Me. Jean Joseph Exumé va jusqu’à parler de machination.
Un ancien commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, qui était du nombre des panélistes, s’est employé quant à lui à déterminer quel maillon de la chaîne pénale qui accuse des faiblesses criantes et fait par ainsi la part belle à l’impunité.
« Alors que, selon les prescrits de la loi, c’est le commissaire du gouvernement qui exerce l’action publique et a la responsabilité première de combattre l’impunité, dans la réalité il ne se passe pas comme ça », a fait valoir Me. Josué Pierre Louis. « Pour combattre l’impunité, il faut une harmonie entre les différents acteurs de la chaîne pénale », a-t-il ajouté.
Le troisième intervenant à ce Forum Libre du jeudi, et non des moindres, était le directeur général de la Police nationale. Mario Andrésol, qui répondait à une question de l’assistance sur la « culture d’impunité des chefs », a entre autres mis l’accent sur la nécessité de recourir à des mesures drastiques pour modifier les structures et les mentalités qui perpétuent l’impunité. [vs apr 25/03/06 16:00]