P-au-P, 23 mars 06 [AlterPresse] --- Le président dominicain Leonel Fernandez compte sur la consolidation de la démocratie et la mise en œuvre de projets économiques et sociaux en Haiti par le prochain gouvernement pour diminuer le flux des migrants haitiens vers la République Dominicaine.
« J’estime que dans la mesure où se consolide le gouvernement démocratique du président Préval et que la Communauté internationale lui apporte son soutien financier pour qu’il puisse donner des résultats concrets en termes économique et social pour son pays (...) le flux migratoire sera réduit entre Haïti et la République Dominicaine », affirme le 22 mars le chef de l’Etat dominicain, durant une visite au Royaume Uni.
Dans une interview accordée à la BBC, Leonel Fernandez estime que si les conditions de vie des Haïtiens s’améliorent, le problème de la migration sera définitivement résolu.
« Quant aux autres migrants vivant en République Dominicaine, notre pays a le pouvoir d’exercer son droit souverain de rapatrier tous les sans papiers », ajoute le président dominicain.
La migration illégale et les mécanismes de rapatriement des sans-papiers feront partie du travail d’une commission bilatérale mixte, indique-t-il.
L’idée de constituer cette commission bilatérale mixte se matérialisera durant le second mandat de Préval, assure Fernandez.
Récemment, Amnistie Internationale attirait l’attention de Fernandez sur « des attaques et des massacres » perpétrés sur les ressortissants haïtiens en République Dominicaine.
L’organisation internationale de défense des droits humains invitait le président dominicain à agir en conformité à des dispositions de la convention internationale des droits humains qui condamne « toutes les formes de discrimination, et garantit l’égalité des droits devant la loi, indépendamment de la couleur, l’origine nationale ou ethnique ».
L’ambassadeur dominicain en Haïti, José Serulle Ramàa, nie que les Haïtiens soient victimes de racisme de la part de Dominicains en République Dominicaine. Le diplomate qualifie d’exagérées les déclarations d’Amnistie internationale, qui a dénoncé une poussée de haine et de xénophobie contre les Haïtiens en territoire dominicain.
Les deux Républiques qui se partagent l’île d’Haïti s’apprêtent à ouvrir, le 25 mars prochain, la deuxième édition de la Foire binationale écotouristique et de production baptisée « Protégeons nos rivières frontalières ». Cette manifestation se tiendra jusqu’au 9 avril 2006 dans la ville frontalière dominicaine de Dajabon. [do gp apr 23/03/2006 10 :15]