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Haïti - Femmes : Peine de réclusion à perpétuité pour 2 violeurs

P-au-P, 22 mars 06 [AlterPresse] --- La justice haïtienne a condamné, ce 22 mars 2006, d’une peine de travaux forcés à perpétuité, suivant les prescrits de l’article 281 du Code Pénal de la république caribéenne, les nommés Mackenson Joseph et Eliphète Beljean, deux des auteurs d’un viol collectif sur les personnes de Marie Carmelle Jules et de sa fille Yveline Adrasse en 2005, a appris l’agence en ligne AlterPresse.

Joseph et Beljean, reconnus coupables, doivent aussi verser des dommages et intérêts de 500 mille gourdes, en plus des frais de poursuites judiciaires engagées par la partie civile au procès, indique le juge Brédy Fabien siégeant à l’audience criminelle (tribunal correctionnel), sans assistance de jury.

« Le verdict du jour rend justice aux deux femmes victimes, la mère de viol et la fille de viol, de kidnapping et retrouvée morte le 18 juin 2005 quatre mois après son enlèvement », se félicite Olga Benoît de la Solidarité des Femmes Haïtiennes (SOFA), une des organisations militantes de promotion des droits des femmes en Haïti, dans une déclaration à AlterPresse.

Les condamnés du 22 mars 2006 à Port-au-Prince font partie d’un groupe de cinq (5) agresseurs qui avaient pénétré par effraction chez les deux femmes, violé et sodomisé Marie Carmelle Jules et Yveline Adrasse, sa fille de 16 ans, dans la nuit du 27 au 28 février 2005 à Martissant, banlieue sud de la capitale haïtienne.

Le tribunal correctionnel n’a prononcé aucune sentence contre les trois autres agresseurs ayant participé au viol collectif, contrairement aux souhaits des organisations de défense des droits humains, dont celles de promotion des femmes, requérant la mise en mouvement de l’action publique à leur encontre.

Martissant est un grand quartier au sud de Port-au-Prince, où les viols de femmes sont devenus légion depuis plus d’une dizaine d’années, notamment pendant la période du coup d’Etat militaire de septembre 1991 à septembre 1994.

En plus de Madame Jules et de sa fille, y compris de sa famille, victime indirecte, les conclusions du procès entamé le 8 mars 2006 « rendent justice à toutes les femmes/filles victimes de viol et envoient un message clair aux agresseurs : leur (s) crimes ne resteront pas impuni (s) », estime la SOFA.

Des représentantes et représentants de la Coordination Nationale de Plaidoyer pour la cause des Femmes (CONAP), dont fait partie la SOFA, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), la Sosyete Animasyon Kominikasyon Sosyal (SAKS), la branche nationale de l’Organisation des Etats Américains (OEA) ainsi que des avocats ont assisté aux assises sans assistance de jury.

Les organisations de promotion de femmes convient l’ensemble des secteurs nationaux à maintenir la mobilisation pour faire cesser l’impunité dont bénéficient encore les autres criminels en cavale, responsables de viols et d’autres violences sur les femmes. [rc do apr 22/03/2006 15 :00]