P-au-P., 21 mars 06 [AlterPresse] --- Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) informe que « de mars 2004 jusqu’au début de l’année 2006, la république d’Haïti est marquée par une violence accrue, le non respect des lois et des cas de violation systématique des droits humains ».
Au cours d’une intervention le 3 mars 2006 à la 124e session de la Commission Interaméricaine des Droits Humains (CIDH), le RNDDH a présenté un tableau sombre de la situation générale des droits humains dans la république caraïbe.
« Au moins 1,500 personnes, dont 80 policiers, 9 casques bleus, 4 journalistes, ont été tuées durant les deux ans du régime de transition », indique l’organisation haïtienne de défense des droits humains dans un document transmis à AlterPresse le 21 mars.
Pendant cette période, 682 femmes sont victimes d’actes de violences, dont 287 cas de viols et 387 cas de violences physiques. Cette violence touche invariablement toutes les couches de la population : femmes, enfants, écoliers, professionnels, petits détaillants, hommes d’affaires, (...), signale le RNNDH se référant aux rapports d’organisations nationales homologues.
Le RNDDH attribue la responsabilité de ces actes de violations de droits humains en Haïti à « des partisans armés de l’Ancien Président Jean Bertrand ARISTIDE, des policiers actifs et inactifs, des membres de l’Armée Cannibale aujourd’hui Front de Résistance pour la Reconstruction Nationale (FRN), des anciens militaires, des proches du gouvernement intérimaire, des soldats de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et des gangs armés ».
L’organisme de défense des droits humains critique également le mode de fonctionnement de l’appareil judiciaire haïtien.
La récente libération « suspecte » de Stanley Handal et de 3 autres présumés kidnappeurs, dénoncés dans l’enlèvement et la disparition de Nathaà« l Génélus en août 2005, figure parmi les exemples « édifiants » cités dans le rapport remis à la CIDH par le RNDDH constatant que « la justice offre aujourd’hui l’image d’une barque à la dérive. La loi n’est plus la boussole des magistrats assis et debout ».
Abordant aussi la lutte contre l’impunité et la détention préventive prolongées, le RNDDH rattache l’évocation de la situation des droits humains en Haïti à « une approche systémique où les Droits Civils et Politiques (DCP) et les Droits Socio-Economiques et Culturels (DESC) sont considérés comme un bloc indissociable ».
Quel que soit l’angle considéré : Juridique, Economique, Sociopolitique, aucun indice de rénovation ne reflète l’image de ce que les militants en Droits Humains appelle « le Respect des Droits de la Personne ».
Le RNDDH souhaite que la Commission Interaméricaine des Droits Humains déploie des actions en vue de porter les autorités haïtiennes à honorer leurs engagements vis-à -vis de la population, à savoir le respect, la protection, la promotion et la défense des droits humains. [lf rc apr 22/03/2006 10:00]