P-au-P., 17 mars. 06 [AlterPresse] --- Une douzaine d’organisations nationales et internationales lance cette semaine en Haiti une campagne en vue de contribuer à réduire la violence, en particulier la violence armée, qui a fait « des milliers de blessés et plus d’un millier de tués » durant les deux dernières années dans le pays.
« La violence provoque la souffrance, donnons à Haiti une chance » : tel est le thème de cette campagne, lancée le 16 mars dans le quartier de Carrefour-Feuilles (banlieue sud), en présence de délégués d’organisations et personnalités de divers secteurs.
La coordination de cette campagne intègre des organisations de jeunes, de femmes, de droits humains ainsi que des institutions d’éducation et de communication sociale. Les branches locales d’organisations internationales comme Oxfam et Action Aid font également partie de la coordination.
Dans son message de circonstance, la coordination affirme vouloir « sensibiliser, mobiliser et informer (...) sur les dimensions, causes et conséquences » de la violence, qui « touche toutes les couches sociales ».
La coordination recherche « une participation active », des groupes vivant dans les communautés à risque, à des activités de réduction de la violence.
Au début de 2005 il y avait plus de 600 enfants dans les rangs des principaux groupes armés à Port au Prince, révèle la coordination.
La campagne vise également à « promouvoir et appuyer la mise en place d’un cadre légal au niveau national pour la réglementation de la circulation des armes ».
Plus de 210 000 armes circulent dans le pays et environ 170 000 sont entre les mains des citoyens ordinaires, selon les données fournies par les organisations.
Elles font remarquer que la violence entraîne « des pressions sérieuses sur les services de santé » et « le fonctionnement des écoles est souvent perturbé ».
Elle affecte également l’économie nationale au point que « des entreprises commerciales, des entreprises de services, des entreprises de production ont fermé leurs portes et de nombreux professionnels ont laissé le pays ». Le secteur informel « arrive difficilement à survivre », ajoute la coordination de la campagne contre la violence.
La campagne contre la violence s’articulera à travers une mobilisation populaire et médiatique ainsi que des actions de plaidoyer qui devront toucher, entre autres, la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH) et la police haïtienne. [gp apr 17/03/2006 19:00]