P-au-P., 9 mars 06 [AlterPresse] --- La juge Norah Amilcar a dénoncé le 8 mars « les discriminations qui entachent l’appareil judiciaire haïtien et les lois haïtiennes à l’égard des femmes ; alors que la déclaration universelle des droits de l’homme reconnaît l’égalité ».
La juge a fait ces déclarations au moment où elle intervenait dans le cadre d’un débat organisé par le ministère à la condition féminine sur l’implication des femmes dans les instances de pouvoir en Haïti, à l’occasion de la journée internationale de la femme.
Sur 600 magistrats, dont la moitié constitue des juges de paix, on compte seulement 45 femmes, soit 7.5%, s’indigne la juge Amilcar.
« 19 femmes, soit 4% d’un total de 375 juges, siègent dans les tribunaux de paix », précise la juge
Dans les 5 cours d’appel du pays, on ne retrouve que 4 femmes et seulement à Port-au-Prince.
A la Cour Supérieur des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA), une seule conseillère siège parmi les 9 conseillers.
« A la Cour de Cassation de la République, depuis le départ de Ertha Pascal Trouillot, la seule femme présidente d’Haiti (1990-1991), il n’y a jamais eu d’autres femmes magistrats », souligne Norah Amilcar
Ces faits, soutient la juge, constituent non seulement « une discrimination flagrante à l’égard des femmes professionnelles du pays, mais aussi un camouflet, une insulte à l’intelligence féminine haïtienne ».
Pour les autres professions judiciaires et parajudiciaires, on peut facilement compter le nombre de femmes officiers d’Etat civil, notaires, greffières ; les femmes huissiers sont inexistantes, poursuit la juge.
Amilcar promeut l’intégration des femmes dans les instances judiciaires du pays et s’inscrit en défenseur de cette cause. [lf gp apr 09/03/06]