P-au-P, 8 mars 06 [AlterPresse] --- Le représentant du Programme Alimentaire Mondial (PAM) en Haïti, Mamadou Mbaye, plaide en faveur d’une société équilibrée qui tient compte de la participation des femmes dans les prises de décision.
Il faut « mener un combat légitime pour permettre aux femmes de trouver leur place dans la société », lance le responsable du PAM lors d’une séance de travail avec des journalistes haïtiens, dont un reporter de l’agence AlterPresse.
Selon Mamadou Mbaye, la femme est le pivot de la société. Par elle passe toute source de vie et de développement.
Un Programme d’Alphabétisation des femmes, homologué par cette agence de l’ONU, est en cours d’exécution à Portail St. Joseph (banlieue nord de Port-au-Prince). Deux cents femmes âgées de 20 à 60 ans bénéficient de ce programme dénommé Nourriture contre Formation.
Selon Nancy Exilas, responsable de cette structure, cette assistance permet aux femmes d’économiser un peu d’argent. « Pour bénéficier de ce programme, la femme doit avoir au moins un enfant dans une école bénéficiant de l’aide du PAM ».
Exilas indique, par ailleurs, qu’il n’y a pas de connexion directe avec les organisations féministes en raison du fait que le PAM s’occupe spécialement de l’aspect nutritionnel.
« On est avec tous ceux qui participent dans ce combat et notre mission c’est de combattre la faim », précise-t-elle.
Le rôle des femmes dans les prises de décisions est le thème cette année de la Journée Internationale des Femmes. Dans son message de circonstance, le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan déclare qu’il est donc juste et nécessaire que les femmes prennent part aux instances de prise de décisions dans tous les domaines, à forces égales et en nombre égal.
L’Unesco, de son côté, organise une Table ronde sur le thème « Les femmes en politique » qui réunit des femmes occupant des postes de responsabilité au plus haut niveau dans leur pays en mettant l’accent sur l’élection à la présidence de Ellen Johnson-Sirleaf au Libéria et de Michelle Bachelet au Chili.
« De tels événements donnent de nouvelles raisons d’espérer que nous allons progresser vers l’égalité des sexes », affirme le Directeur général de l’Unesco, Koïchiro Matsuura.
Aujourd’hui, les femmes ont une plus grande représentativité dans les instances décisionnelles. Onze femmes sont au pouvoir dans les 191 pays membres de l’ONU. Actuellement, les Etats européens ont quatre femmes élues à leur tête, l’Afrique en compte trois (toutes des économistes formées à l’étranger), l’Océanie une, et l’Amérique latine, pourtant considérée machiste, une également.
Dans cette liste, figure entre autres, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Allemagne, Angela Merkel, du Chili, Michelle Bachelet, et du Libéria, Ellen Johnson-Sirleaf.
En Haïti, jusqu’à présent une seule femme a eu la direction de l’Etat. Il s’agit de l’avocate Ertha Pascal Trouillot, qui avait organisé les premières élections démocratiques du 16 décembre 1990 ayant porté au pouvoir le père Jean Bertrand Aristide.
Huit femmes sur 28 ayant participé aux élections sénatoriales du 7 février 2006 se retrouvent au second tour du scrutin parlementaire, dont la date reste à déterminer. Au niveau de la chambre des députés, 11 femmes contre 187 hommes brigueront les 99 postes à pourvoir. [do gp apr 8/03/2006 16:30]