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Journée Internationale de la Femme - 8 mars 2006

Haïti : Les féministes préconisent un réveil citoyen pour la participation politique des femmes

P-au-P., 8 mars 06 [AlterPresse] --- Les secteurs féministes haïtiens placent la journée internationale de la femme sous le signe du réveil citoyen pour la participation politique des femmes.

Le Collectif Féminin pour la Participation Politique des Femmes « Fanm Yo La » (Les Femmes sont présentes), entend faire du 8 mars, une journée de sensibilisation en faveur de l’intégration des femmes aux instances de pouvoir.

Concrètement, « Fanm Yo La » entend profiter de cette journée pour promouvoir la candidature de 18 femmes (dont 8 au sénat et 10 à la chambre des députés), qui iront en deuxième tour des législatives haïtiennes, dont la date n’a pas encore été fixée.

« Les femmes doivent intégrer les espaces de décision en Haïti, et mettre leur savoir et leur savoir-faire au service de la population » indique Lisa François, directrice exécutive de ce collectif, dans une interview à AlterPresse.

« Cette catégorie sociale représente un facteur déterminant pour la consolidation des institutions, l’établissement de la démocratie, et la dynamisation du processus de réconciliation nationale », ajoute la directrice de « Fanm Yo La ».

« La femme est porteuse d’éléments nouveaux dans la reconstruction de la nation, et elle a sa place dans les postes de pouvoir ». Lisa François insiste sur le fait que la population féminine peut contribuer au développement du pays par sa présence dans les instances de pouvoir.

La directrice exécutive de « Enfo Fanm » (Info Femmes), Myriam Merlet, indique à AlterPresse qu’« il est aujourd’hui nécessaire que la société se réveille et converge ses actions vers la lutte pour le respect des droits de la femme. Car, trop longtemps elle s’est endormie » renchérit-elle.

Selon la responsable féministe, l’éducation traditionnelle fondée sur le patriarcat, le mode de fonctionnement de l’appareil judiciaire du pays qui ne poursuit pas toujours les coupables d’actes de violence contre la gente féminine, constituent des barrières à l’émancipation de la femme.

La coordonnatrice générale de la Solidarité des Femmes Haïtiennes (SOFA) Evelyne Larrieux estime que le respect des droits des femmes ainsi que leur intégrité physique et morale sont directement affectés par la pérennisation du patriarcat et l’instabilité politique.

Larrieux déplore que les femmes soient les premières victimes de toute situation de crise et de déséquilibre social dans le pays. « Ces conditions les rendent plus vulnérables et fragilisent davantage leur situation économique déjà précaire », regrette-t-elle.

« Il est urgent que des dispositions soient prises afin d’accélérer le processus de construction d’une société plus juste et plus équitable », soutient la responsable de SOFA.

Le thème retenu par les Nations Unies pour la célébration du 8 mars cette année est « le rôle des femmes dans les prises de décision ».

« Le renforcement du pouvoir d’action des femmes et leur pleine participation sur un pied d’égalité à tous les domaines de la vie sociale, y compris aux prises de décisions et leur accès au pouvoir, sont des conditions essentielles à l’égalité, au développement et à la paix », rappelle le secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan. [lf gp apr 08/03/06 00 : 50]