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Haïti : Le gouvernement au bord de la crise suite à la signature d’un accord controversé avec la MINUSTAH

P-au-P, 7 mars 06 [AlterPresse] --- La signature par le Premier Ministre intérimaire Gérard Latortue d’un accord plaçant la police haitienne sous contrôle de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH), fait naître un malaise au sein du gouvernement de transition.

Cet accord, qui engage explicitement le prochain gouvernement, a été co-signé le 22 février 2006 à New-York par le chef civil de la MINUSTAH, le diplomate chilien, Juan Gabriel Valdès.

Gérard Latortue, qui se disait démissionnaire depuis le 7 février dernier, avait promis de ne prendre aucune décision affectant l’avenir du pays, et de n’expédier que des affaires courantes.

Les démarches de Latortue ont été entreprises à l’insu des autres membres du gouvernement de transition et des autorités policières, selon les informations disponibles.

Le ministre de la justice, Henri Dorléans, se désolidarise de Latortue et, dans une lettre ouverte rendue publique ce 7 mars, demande à la police de ne pas mettre en application l’accord en question en attendant que des consultations internationales soient entreprises.

L’accord concerne le contrôle, la restructuration et la réforme de la police. Il stipule que la MINUSTAH délivrera à chaque policier une carte provisoire valable un an. Un agrément définitif par la MINUSTAH, confirmant l’appartenance de l’agent à l’institution policière, ne sera accordé qu’après deux ans.

Aucun agent de la police ne sera promu s’il n’a pas préalablement été déclaré apte à l’issue d’un processus de contrôle des antécédents conçu et administré par la MINUSTAH.

La MINUSTAH doit avoir un accès libre et immédiat à tous les lieux où peuvent se trouver des agents de la police et aux documents, y compris judiciaires, les concernant.

Les autorités haïtiennes devront coopérer sans réserve et à tous les niveaux avec une Brigade Mixte Spéciale d’Enquête de la MINUSTAH.. En revanche, aucun membre de la MINUSTAH ne peut recevoir d’ordres de quelque représentant du Gouvernement ou de quelque agent de la police que ce soit. [do gp apr 7/03/2006 12 :00]