P-au-P, 6 mars 06 [AlterPresse] --- Un rationnement drastique de l’énergie électrique est constaté à Port-au-Prince au lendemain des festivités carnavalesques.
Durant les trois jours gras, les résidents de diverses zones de la capitale haïtienne avaient droit à plusieurs heures d’électricité, notamment durant les heures du défilé carnavalesque.
Les responsables de la compagnie nationale d’électricité EDH (Electricité d’Haiti) ne daignent fournir à la population des informations sur les causes de cette brusque dégradation de la situation en matière d’énergie, alors qu’il y a quelques semaines, une amélioration était annoncée.
« Ici nous passons plusieurs jours dans l’obscurité », se plaint un jeune universitaire interrogé par AlterPresse. Dans ces conditions, dit-il, la préparation des examens se révèle quasiment impossible.
Comme d’habitude, en pareilles circonstances, étudiants et écoliers recourent à l’utilisation de bougies ou de lampes à kérosène.
Les bureaux publics ne sont pas alimentés non plus en énergie électrique. Des Sous- commissariats de police, visités à la tombée de la nuit par un reporter de l’agence AlterPresse fonctionnent à la lueur de bougies.
Des institutions publiques et privées tiennent difficilement, confient des responsables. L’utilisation d’autres systèmes énergétiques (inverters et batteries) est aussi paralysée faute d’alimentation suffisante en énergie électrique.
Malgré la non disponibilité du service électrique, l’EDH continue d’émettre ses bordereaux comme si de rien n’était.
En janvier dernier, AlterPresse apprenait que la principale cause du rationnement sévère d’électricité réside dans la difficulté de l’EDH à s’approvisionner en carburant.
« L’approvisionnement se fait en effet à qui mieux mieux depuis la fin, en février 2005, d’une subvention d’urgence de vingt-sept millions de dollars de la part de l’organisme d’aide du gouvernement américain (USAID) », avait confié une source proche de l’ED’H.
Il a été prévu que le niveau de la Centrale hydro-électrique de Péligre risquait d’atteindre ces jours-ci le seuil critique des 150 mètres. Quand il est à son maximum, il atteint 172 mètres. Cette situation oblige la compagnie à exploiter à fond ses moteurs, dont l’un 24 heures sur 24 et un autre entre 18 heures et 0 heure.
La demande de la clientèle varie entre quatre-vingts et cent cinquante mégawatts, alors qu’actuellement, l’ED’H n’a qu’une disponibilité de trente à quarante mégawatts.
Depuis environ deux décennies, l’Electricité d’Haïti (ED’H) s’est révélée une entreprise qui frôle la faillite. [do gp apr 6/03/2006 15:00]