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En relisant " Il est grand temps de rallumer les étoiles "

Critique de texte

Par Camille Loty Malebranche

Soumis à AlterPresse le 22 février 2005

En relisant par ce soir d’hiver montréalais de février, le texte de Gary Klang « il est grand temps de rallumer les étoiles » dédié à « Haïti bateau ivre », je n’ai pu, haïtien attaché à la magie de ma trerre, m’empêcher de percevoir la houlette marine chantonnante, danse insulaire de la muse klangienne.

La poésie de G. Klang rejoint ma définition du genre poétique comme catégorie de la rêverie et culminance de l’utopie. Car si le poète s’éprend de son rêve au point de le produire comme idéel et idéal qu’il substitue au réel, c’est pour lui donner pignon sur le grand boulevard de sa réalité qui est la réalité humaine avec ses exigences de sens et ses nécessités de signifiance.

Recourant au faciès tabulaire des signes, le poéte bricole le mot perdu aux interstices des visages épars des situations. Le titre de Gary n’est pas sans rappeler la pénurie d’étoiles au firmament de l’humanité dans les temps de médiocrités paroxistiques de la « pensée unique », du « politiquement correct » et de l’ « économie néolobérale » qui standardisent les individus et leur privent du droit à l’humanité plénière.

Et si pour Barthes, l’écrivain retrouve toujours « le pourquoi le monde dans un comment écrire », nous entérinons pour notre part, que par l’effluve ontologique de la poésie, grâce à l’extase existentielle du poème, le poète assume le métalangage de la vie et répond aux quiddités des origines et fins dernières tout en affirmant la primauté du sens contre le vide de repères.

Comme toute grande littérature, la poésie de Gary Klang dans « il est grand temps de rallumer les étoiles » est une théologie et une philosophie sans autre concept que le cœur sans autre encre que le sang du poète.