P-au-P, 23 févr. 2006 [AlterPresse] --- Le secrétaire général de l’Organisation des États américains (Oea), José Miguel Insulza, se montre prudent à s’exprimer sur le retour probable en Haiti de l’ancien président Jean Bertrand Aristide, réfugié en Afrique du Sud.
Selon le diplomate chilien, Haïti a besoin de paix et de consensus après le double scrutin présidentiel et législatif du 7 février 2006 pour aller de l’avant.
Insulza se garde de se prononcer sur la question, affirmant qu’il est beaucoup plus intéressé à ce qui se passe actuellement en Haiti.
« C’est un pays qui a besoin surtout de paix, de tranquillité et de consensus. Nous avons fait tout ce qui est possible pour que cela soit maintenu », a indiqué le chef de l’organisation hémisphérique.
« Je ne voudrais pas que la discussion commence maintenant sur le retour ou non de ce Monsieur », a répondu Insulza aux journalistes à Washington.
Lors de sa première conférence de presse à Port-au-Prince, le nouveau chef d’État haïtien, René Garcia Préval, brandissait la Constitution haïtienne de 1987 pour se débarrasser de la question de l’éventuel retour d’Aristide.
« Ma position est simple (...) la Constitution stipule qu’aucun Haïtien n’a besoin de visa pour laisser Haïti ou revenir dans le pays », déclarait René Préval.
Précisant combien « ce sont des choses suffisamment sensibles, même si on les a lues, il ne faut pas les commenter », José Miguel Insulza dit ne pas être trop informé des déclarations de Préval.
« Préval a besoin de l’aide de tous les groupes. Et personne ne doit lui créer des problèmes », a, en outre, affirmé José Miguel Insulza.
Après les États-Unis d’Amérique et la France, l’Oea est la troisième institution internationale à exprimer sa position vis-à -vis du retour probable de l’ancien dirigeant Lavalas (Avalanche).
Le 22 février 2006, déclarant combien « cela ne servirait à rien d’utile », l’administration politique à Washington avait considéré inopportun tout éventuel retour d’Aristide en Haïti.
La France, quant à elle, avait appelé la communauté internationale à « rester attentive à préserver la stabilité politique en Haïti, au moment où le pays s’engage dans une étape nouvelle ». [do gp apr 23/02/2006 15:30]