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Haïti : Vers la constitution d’une Force Sociale Solidaire

P-au-P, 23 févr. 06 [AlterPresse] --- Plusieurs organisations sociales fixent leur position sur la situation qui prévaut en Haïti après la proclamation par le Conseil Electoral Provisoire (CEP) de la victoire de René Préval à l’élection présidentielle du 7 février 2006.

Plaidant en faveur du respect du vote populaire au scrutin antérieur, ces organisations appellent les Haïtiens à constituer une Force Sociale Solidaire pour sortir le pays de l’ornière.

« Nous avons demandé au peuple haïtien de voter et de s’organiser pour défendre son vote en mettant sur pied une force sociale solidaire (FSS) apte à sortir le pays du bourbier », rappelle le professeur Tony Cantave, un des instigateurs de ce mouvement à l’occasion d’une conférence de presse le 21 février à Port-au-Prince.

Cantave déclare avoir exigé du CEP la publication des résultats définitifs des élections favorables au candidat de la plate-forme Lespwa (Espoir), l’ancien président René Préval. « Nous avons demandé à la classe politique de faire un geste patriotique pour éviter un second tour qui pourrait alimenter de la division » au sein de la société haïtienne, poursuit Tony Cantave.

Ces organisations invitent les forces vives de la nation à la mobilisation pacifique en vue de faire échec à tout plan macabre qui risque de détourner l’attention sur la participation massive du peuple haïtien aux présidentielles du 7 février.

« Le manque de patriotisme d’une bonne partie de la classe politique, incapable de trouver une solution nationale aux problèmes qui affectaient les résultats de ces élections, nous amène à l’élection d’un président dont la légitimité est contrôlée par les étrangers », déplore, pour sa part, Yanick Guiteau Dandin.

La responsable du « Kolektif Solidarite Idantite ak Libète » (Collectif de la Solidarité, de l’Identité et de la Liberté, KSIL) énumère 4 points qui, selon elle, sont nécessaires pour retrouver la souveraineté du pays.

Maintenir la mobilisation pacifique pour forcer les autorités électorales à publier les résultats des élections législatives, construire une force sociale solidaire avec les membres de différents secteurs pour poser les vrais problèmes de la nation sont préconisés.

Yanick Dandin somme également le secteur populaire d’éviter les actes répréhensibles et de s’allier à ce mouvement dont l’objectif est de constituer une force sociale solidaire. Elle appelle les nouveaux dirigeants à comprendre le sens de cette mobilisation et travailler pour mettre en place les structures adéquates un peu partout dans le pays.

Les organisations initiatrices de cette Force Sociale Solidaire lancée le 21 janvier 2006 sont le KSIL, Kay Fanm (La Maison des Femmes), le Syndicat du Personnel Infirmier (SPI), l’Union des Médecins Haïtiens (UMHA), le Centre pour la promotion et le respect des droits humains, la Coordination Régionale des Organisations du Sud-Est (CROS), la Coordination des Organisations de la Région des Nippes (KORENIP) et le Programme d’encadrement de jeunes, femmes et enfants (PEJEFE).

D’autres militants, dont les professeurs Camille Chalmers et Tony Cantave, l’ancienne ministre Lise Marie Déjean, Behal Joseph, Dominique Verella, Rudy Prudent, se joignent à ce mouvement.

Tony Cantave convie d’autres secteurs de la vie nationale à donner leur participation en vue d’arriver à une véritable force sociale solidaire dans le pays. [do apr 23/02/2006 12 :00]