P-au-P., 23 févr. 06 [AlterPresse] --- Le président élu d’Haiti, René Préval, doit se rendre en République Dominicaine le 2 mars prochain, informe la presse dominicaine.
« Mon premier voyage se fera chez nos frères dominicains », déclare Préval lors d’un entretien accordé le 22 février au quotidien dominicain Diario Libre.
C’est la première visite qu’effectue Préval à l’étranger depuis sa proclamation officielle comme vainqueur des élections du 7 février dernier.
Les autorités dominicaines et haitiennes travaillent présentement à la préparation de la visite de Préval en République Dominicaine, confie l’ambassadeur dominicain en Haiti, Jose Serulle. « On prépare un programme assez vaste pour que le séjour de Préval soit le plus agréable possible et qu’il puisse se réunir avec ses compatriotes », indique-t-il au quotidien El Nacional.
René Preval estime que les gouvernements haitien et dominicain doivent faire un effort de compréhension mutuelle et avoir de bonnes relations qui permettent aux deux pays de croître ensemble, selon des déclarations rapportées par Diario Libre.
Il rappelle qu’entre 1996 et 2000, lorsque Leonel Fernández accomplissait son premier mandat et qu’il était parallèlement président d’Haïti, les deux gouvernements avaient de bonnes relations.
Aucun détail n’est encore disponible concernant l’agenda de la visite du président élu haïtien en République Dominicaine. Mais des sujets de discussions entre René Préval et le chef d’Etat dominicain ne manquent pas.
L’un d’entre eux est très certainement le problème migratoire. Une visite du premier mandataire dominicain à Port-au-Prince a été violemment perturbée le 12 décembre 2005. Des manifestants, en majorité des étudiants, protestaient par ainsi contre les violences répétées dont faisaient l’objet les migrants haïtiens de la part des dominicains.
Leonel Fernandez a dû quitter en catastrophe la capitale haïtienne, sans avoir eu le temps de rencontrer les différents secteurs souhaités.
Les administrations Préval et Fernandez avaient signé en 1999 un protocole d’accord sur les mécanismes de rapatriements aux termes duquel elles avaient pris divers engagements visant à protéger les droits des personnes en cours de rapatriement.
La signature de ce protocole n’avait pas pour autant fait cesser les déportations abusives et massives. Plus de deux mille personnes avaient été rapatriées à la frontière haïtiano-dominicaine entre fin juillet et mi-août 2005. Une douzaine d’organisations avait alors déploré le silence du gouvernement haïtien. [gp vs apr 23/02/2006 10:55]