P-au-P., 7 févr. 06 [AlterPresse] --- Plus de 1,500 postulantes et postulants dont, 33 à la présidence après le décès de Jean Jacques Sylvain du Parti Industriels Travailleurs Agricoles Haïtiens (PITACH) et le retrait de Frantz Perpignant du Parti Démocrate Chrétien Haïtien (PDCH), côtoient le fauteuil présidentiel et celui de sénateurs et députés.
Les prétendants, dont une seule femme à la présidence, sont d’origine diverse.
Parmi les candidatures à la présidence agréées par le CEP, figurent des noms d’anciens duvaliéristes, un secteur « silencieux » depuis quelque temps, mais qui semblerait avoir des représentants dans la diplomatie d’Haïti à l’extérieur. Il convient d’énumérer Franck François Romain du Camp Patriotique et de l’Alliance Haïtienne (PACAPALAH), ancien colonel et maire de Port-au-Prince sous la dictature des Duvalier ; Evans Nicolas de l’Union pour la Réconciliation Nationale (URN) et Edouard Francisque du Rassemblement des Citoyens patriotes (RCP), ancien Fonctionnaire du régime.
Le secteur dit démocratique compte un grand nombre de courtisans à la magistrature suprême de l’Etat. L’Alliance Démocratique (ALYANS) se fait représenter par Evans Paul, un ancien maire de Port-au-Prince durant la période 1991-1995 et farouche opposant à l’ancien régime qui dirigeait le pays entre 2001 et 2004.
La fusion des Sociaux démocrates (FUSION) délègue Serge Gilles pour espérer obtenir l’unique siège mis en jeu, l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL) de Feu Gérard Pierre Charles confie à l’ancien sénateur de la 46e législature Paul Denis la tâche de remporter les présidentielles. Le Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP) donne foi à son éternel aspirant à la présidence, Leslie François Manigat.
Le secteur protestant se lance dans la course avec pas moins de trois figures. Luc Mésadieu du Mouvement Chrétien pour une Nouvelle Haïti (MOCHRENAH), Jean Chavannes Jeune de l’Union pour le Sauvetage d’Haïti (UNION) et Charles Poisset Romain du Front Civico-Patriotique Haïtien (FRONCIPH) attendent la faveur de l’électorat au scrutin du 7 février.
Des juristes sont de plein pied dans la course. L’ancien membre du Conseil National de Gouvernement (CNG) de 1986, Gérard Gourgue, du Mouvement pour l’Unité Nationale (MUP), l’ancien Bâtonnier de l’ordre des avocats Rigaud Duplan de la Plateforme Justice et Paix pour le Développement National (JPDN) courtisent les bulletins des électrices et électeurs.
Par ailleurs, Reynold Georges de l’Alliance Démocratique pour la Libération d’Haïti (ALAH), René Julien de l’Action Démocratique pour Bâtir Haïti (ADEBAH) de la confrérie précitée se discutent le Palais national.
Des membres des anciennes Forces Armées d’Haïti (FAD’H), dont l’ex-colonel Himler Rébu du Grand Rassemblement pour l’Evolution d’Haïti (GREH), l’ex-major Dany Toussaint du Mouvement Démocratique Réformateur Haïtien (MODEREH, fraction dissidente du régime lavalas), ex-sénateur contesté lavalas de la 47e législature, Guy Philippe (également ancien commissaire de police) du Front pour la Reconstruction Nationale (FRN), commandant de la rébellion armée anti-Aristide d’avant le 29 février 2004, briguent les suffrages des électrices et électeurs.
Les médecins, qui prendront part aux compétitions, répondent au nom de Jean Hénold Buteau du Mouvement pour la Reconstruction Nationale (MRN) et de Turneb Delpé, (ancien sénateur de la 45e législature) du Parti Nationaliste Démocratique Progressiste Haïtien (PNDPH).
René Garcia Préval, ancien Président d’Haïti entre 1996 et 2001 ; Jean-Marie Chérestal du parti Pour Nous Tous (Pou nou tout, PONT), ancien Premier Ministre pendant 7 mois durant le deuxième mandat de Jean Bertrand Aristide, Marc Bazin de la coalition Union pour Haïti (Bò Tab la), représentant officiel de la Fanmi Lavalas aux élections, feront chemin de manière séparée, dans ce qui semble représenter le mouvement lavalas.
Parmi les autres personnalités qui partent à la conquête de la Maison Blanche haïtienne, on peut citer Hubert Deronceray du Grand Front Centre Droit (GFCD), ancien ministre des affaires sociales sous Duvalier et dauphin de Leslie F. Manigat aux présidentielles de 1988 ; Déjean Bélizaire du Mouvement National Patriotique du 28 Novembre (MNP28), ancien président de l’Assemblée Nationale durant le coup d’Etat militaire de 1991 ; l’industriel Charles Henry Baker, ancien numéro deux du groupe des 184, plateforme d’organisations civiles hostiles au régime d’Aristide, Joe Marie Judie C. Roi, du Regroupement Patriotique pour le Renouveau National (REPAREN), seule figure féminine qui ose se lancer dans l’épreuve en face de 32 hommes.
D’autres personnalités non connues du grand public, comme Joà« l Borgella de l’Organisation pour l’Avancement d’Haïti (OLAH), Emmanuel Justima de l’Action Démocratique (AD), Bonivert Claude du Parti Socialiste Rénové (PSR), Luc Fleurinor du Mouvement Indépendant pour la Réconciliation Nationale (MIRN), attendent tous un faux pas des concurrents pour se hisser à la tête du Pays.
Marc Antoine Destin du Mouvement pour l’Avancement, le Développement et l’Innovation de la Démocratie en Haïti (MADIDH), Yves Marais Saint-Louis du Parti pour l’Evolution Nationale Haïtienne (PENH), et Raoul Liberis s’inscrivent dans la même lignée.
Dans quelques heures, on saura si Haïti a bien passé le test démocratique, suivant les critères de la communauté internationale qui attend avec impatience, d’ici le 10 février 2006, le verdict des urnes, tout comme la population haïtienne qui ne sait pas, malgré tout, de quoi demain sera fait. [rc fl apr 07/02/2006 00:05]