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Scruter le scrutin

Haiti - Elections : Aspects positifs et limites

P-au-P., 3 févr. 06 [AlterPresse] --- A 3 jours de la tenue des prochaines élections présidentielles et législatives en Haiti, des personnalités haitiennes jugent que le processus électoral revêt des aspects positifs, malgré un certain nombre de limites et des défis qui restent énormes.

« L’enregistrement des électeurs et la distribution des cartes d’identification nationale constituent un succès », déclare le Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Gervais Charles, au cours d’une entrevue accordée à AlterPresse

Me Charles affirme que l’enregistrement des électeurs a pris énormément de temps, mais, ajoute-t-il, cette étape accomplie du processus constitue un point positif. « Nous avons un pouls d’électeurs extrêmement important que nous n’avons jamais eu en Haïti », poursuit le président du Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Port-au-Prince.

3.500.000 électeurs et électrices se sont inscrits sur les registres électoraux. Environ 90% ont pu jusqu’à présent retirer leurs cartes électorales, selon des données officielles.

La carte électorale, appelée carte d’identification nationale est de nature à « diminuer considérablement » les possibilités de fraude le jour du scrutin, croit le juriste.

Le directeur exécutif du Conseil National d’Observation électorale (CNO), Ancelot Venor, note un « progrès significatif » du processus électoral, dont la première étape cruciale doit être franchie avec le premier tour du scrutin.

Le CNO, qui compte déployer environ 9000 observateurs sur le terrain, souhaite la réussite des élections sur le plan technique et participatif.

Venor déplore toutefois, l’insuffisance des centres de votes, des problèmes d’identification et de positionnement de ces centres.

9200 bureaux de vote, répartis dans 804 centres de votes sont établis par le Conseil Electoral Provisoire (CEP) à travers le pays.

Le directeur du CNO souligne également l’équipement inadéquat des Bureaux électoraux départementaux (BED) et des Bureaux électoraux communaux (BEC), sans oublier la question de la sécurité le jour du scrutin.

Le Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Port-au-Prince, émet des doutes concernant les conditions sécuritaires de la région métropolitaine en dépit des promesses faites par les autorités haïtiennes et onusiennes. « On doit insister sur la sécurité des électeurs », préconise-t-il. « Si dans les villes de provinces, c’est un peu calme, à la capitale, ceci reste un problème crucial », ajoute-t-il.

D’autre part, de l’avis de Me Gervais Charles, la transparence n’a pas toujours été au rendez-vous tout au long du processus électoral. « La transparence compte beaucoup dans un processus électoral. La confiance des électeurs est fonction de la transparence. Sans elle, le processus ne peut réussir », soutient-il.

Les autorités haïtiennes et onusiennes expriment leur détermination d’assurer la sécurité de la population le jour du vote. Des patrouilles de la Police nationale d’Haïti (PNH) et de la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) devraient être plus visibles, dès ce 3 février, dans l’aire métropolitaine. [jp gp apr 03/02/2006 19:00]