P-au-P., 27 fév. 03 [AlterPresse] --- Bon nombre de consommateurs haïtiens sont plongés dans le désarroi face à l’augmentation considérable du coût de la vie durant les trois derniers mois. Les prix flambent et par ricochet le pouvoir d’achat déjà très faible des ménages s’amenuise.
L’observation de l’évolution des prix des produits de première nécessité, de novembre 2002 à février 2003, révèle une augmentation galopante du coût du panier de la ménagère. Une première flambée est observée en janvier et la deuxième au cours de la seconde moitie de février 2003.
l’étude d’un échantillon de 19 produits d’usage courant dénote une hausse moyenne cumulée des prix de l’ordre de 59,37 %, durant la période considérée. Notre observation s’est limitée aux produits alimentaires, tels le riz, les pâtes alimentaires, la farine, l’huile de cuisine, la pâte de tomate, le beurre, le sucre et le lait.
Parmi les produits ayant connu la plus forte hausse figure l’huile "Alberto", dont la caisse de 6 gallons valait 500,00 gourdes (11,00 dollars US) en novembre, s’achète aujourd’hui chez les grossistes à 1100 gourdes (24,00 dollars US), soit une augmentation de 120%.
D’autres exemples sont tout aussi frappants, comme l’huile "gourmet", dont la caisse de 6 gallons est passée de 400 gourdes (9,00 dollars US) en novembre à 850 gourdes (19,00 dollars US) ces jours-ci, soit une hausse de 112,05 %.
Une forte progression est aussi enregistrée au niveau du sucre blanc, dont le sac de 50 kilos varie de 575,00 gourdes (13,00 dollars US) en novembre a 900,00 gourdes (20,00 dollars US), une augmentation de 56,52%.
Ces flambées successives sont imputables, selon les économistes, à la tension des changes et au renchérissement des produits pétroliers sur le marché local. Après avoir été augmentés de l’ordre de 74% le premier janvier, les produits pétroliers ont subi depuis le 21 février une nouvelle hausse d’environ 60%. Quant au cours moyen du dollar, de 32,59 gourdes le 4 novembre 2002, il s’élevait le 27 février à 43,50 gourdes, après avoir franchi le 13 février le niveau record de 51,35 gourdes.
Les commerçants adaptent à chaque fois leurs prix, même pour les produits en stock, de sorte qu’ils reflètent l’augmentation du taux de change. Certains supermarchés recourent à une véritable valse de l’étiquette pour se prémunir, disent les responsables, contre toute fluctuation future non prévue.
Mais puisqu’il n’y a pas de commerçant sans acheteur, les anticipations devraient prendre en compte le difficile équilibre à maintenir entre les exigences de l’augmentation des prix et la capacité d’achat des consommateurs qui s’amenuise de jour en jour.
Les cas de surenchère ne sont pas à écarter, dans un pays dépourvu d’associations de consommateurs actives et d’instances étatiques protégeant les consommateurs. Le Ministère du Commerce, quasiment effacé depuis quelques temps, n’a même pas émis de communiqué officiel, comme il le faisait auparavant, indiquant les nouveaux prix du carburant à la pompe et les tarifs de transport public. [vs apr 27/02/03 20:00]