Par Souleymane Maâzou
Publié le lundi 23 janvier 2006 par Alternatives [1]
Repris par AlterPresse le 25 janvier 2006
"Rôle des médias alternatifs dans le contrôle citoyen de l’action publique et construction démocratique’’ tel est le thème du panel animé au Forum Social mondial polycentrique de Bamako 2006 par Abdramane Ousmane de l’association Alternative Espaces Citoyens du Niger, Omar Mariko du réseau des radios kayira et Michel Lambert de Alternatives Canada. La salle de conférence de la Pyramide de Souvenir où s est deroule cette activite était rempli par un public favorable à l`émergence des médias alternatifs.
Depuis quelques années, la question des médias alternatifs est au cœur de discussion des alter- mondialistes et cela à cause du rôle décisif qu’ils jouent dans la réussite des mouvements citoyens.
Depuis fort longtemps les médias traditionnels sont clairement les instruments de résonance du pouvoir en place.
Avec l’ère démocratique des médias indépendants ont vu le jour ; mais ne sont malheureusement pas libres car de plus en plus on remarque un certain contrôle économique de ces derniers ce qui du coup met en danger la liberté d’expression. Ces médias sont la plupart des cas au service de quelques groupes financiers qui imposent de manière plus ou moins directe leurs mots d’ordre. Quant aux médias traditionnels, ils consacrent la quasi totalité de leur temps à l’information gouvernementale(les déplacements des ministres).
Un rôle notable
Partant du postulat - pour être citoyen responsable il faut pouvoir juger librement et faire ses choix en connaissance de cause- on a assisté à travers le monde à la naissance des médias dits alternatifs.
Ces médias alternatifs qu’ils s’agissent du journal, de la radio, de la télévision, du site Web .... ont un point commun, qui est la défense de la démocratie et l’écoute du citoyen. Ils donnent la parole aux acteurs du changement. société civile, syndicats, ouvriers, paysans, etc..
Partout dans le monde, ces médias ont joué un rôle important dans la conscientisation des populations. Ils sont au centre de la réussite des mouvements sociaux. on peut citer l’exemple de la télévision Katia au Venezuela, la radio Kayira, tribune du monde paysan et ouvrier au Mali, la télévision ’’pétitera’’ créée par des chômeurs en Argentine, la radio Alternative au Niger etc. Ces organes de communication qui travaillent dans un environnement économique et politique difficile oeuvrent pour la restauration et le maintien des acquis démocratiques arrachés de hautes luttes.
Des menaces permanentes
Les journalistes et les responsables de ces médias font l’objet de menaces de toutes sortes par les autorités : intimidation, emprisonnement, souvent fermeture de l’organe . Les autorités malgré qu’ils sont issues du processus électorale refusent l’expression plurielle.
A titre illustratif, la radio Alternative FM du Niger qui émet à Niamey s’est vu interdire de donner les bulletins d’information depuis juin 2005 à cause de son rôle décisif joué dans la réussite du mouvement citoyen contre la vie chère au Niger organisé par les associations de la société civile pendant les mois de mars et avril 2005. La radio alternative a servi de tribune à tous les acteurs sociaux .
Partout où ils sont implantés les médias alternatifs on eu un impact sur les médias traditionnels au point de devenir une source d’information à part entière en produisant des informations que les médias traditionnels ne produisent pas.
La particularité de ces médias alternatifs ce qu’ils font un journalisme public qui traite des préoccupations locales sans oublier l’actualité internationale en donnant toujours la priorité aux questions relatives à la jeunesse, à la femme et à l’enfant.
Aujourd’hui, les médias alternatifs sont devenus des organes de production de l’information plurielle qui permette encore d’ouvrir les esprits et d alimenter les débats.