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Haïti / Sécurité : Un nouveau général brésilien prend le commandement de la MINUSTAH dans un contexte troublé

Nouveau bataillon militaire guatémaltèque en perspective

P-au-P, 23 janv. 06 [AlterPresse] --- Le général brésilien José Elito Siqueira Carvalho a pris fonction à Port-au-Prince, ce 23 janvier 2006, comme nouveau commandant des forces de l’Organisation des Nations Unies (ONU) déployées en Haïti.

Dans ses premières déclarations en Haïti, le général Siqueira Carvalho s’est exprimé en langue anglaise au moment de son investiture, déroulée en l’absence d’aucune représentation du gouvernement de transition ni de la Police Nationale d’Haïti (PNH).

Siqueira Carvalho remplace à ce poste son compatriote le général Urano Teixeira Da Matta Bacellar, qui, selon la thèse officielle, s’est suicidé le 7 janvier 2006 à Port-au-Prince.

La prise de fonction du nouveau commandant brésilien, à la tête des forces onusiennes, survient dans un contexte troublé, caractérisé par des agitations de groupes armés dans plusieurs quartiers de la capitale haïtienne, notamment à Cité Soleil (grande agglomération à la sortie nord), à Martissant et Carrefour (banlieue sud).

Un troisième membre de la PNH a été assassiné ce 23 janvier en l’espace d’une semaine, tandis que des militaires jordaniens onusiens ont été tués à proximité de Cité Soleil la semaine dernière.

Au moment où la Mission des Nations Unies en Haïti (MINUSTAH) est l’objet de vives critiques de plusieurs secteurs nationaux, dont le secteur privé qui a organisé une grève générale et un sit-in de protestation les 9 et 16 janvier 2006, une nouvelle organisation dénommée Jan l monte l monte (JMM, traduisez : accéder au pouvoir par tous les moyens) accuse des membres du secteur privé de planifier l’assassinat de certains candidats aux prochaines présidentielles du 7 février 2006.

Des mains politiques, non identifiées à date, seraient derrière certains actes de banditisme, y compris de kidnapping, perpétrés ces derniers mois à Port-au-Prince, dénoncent sans cesse la MINUSTAH, la PNH et des organismes haïtiens de défense et de promotion de droits humains.

Le rétablissement du climat de sécurité préoccupe beaucoup les électrices et électeurs, à deux semaines du scrutin présidentiel et législatif de février prochain, alors que les forces de sécurité nationales et internationales semblent affronter, progressivement, de nouveaux foyers d’agitation et de banditisme prenant des proportions alarmantes.

Malgré ses faibles moyens, la PNH procède régulièrement à l’arrestation de divers présumés criminels, qui n’ont pas jusqu’à présent reçu le verdict des juges davantage tournés vers l’impunité au lieu de l’administration d’une saine et impartiale justice, se plaignent plusieurs citoyennes et citoyens haïtiens.

Les nouveaux incidents enregistrés, dans la matinée du 23 janvier 2006 à Martissant, viennent témoigner de la situation délétère de la sécurité dans la zone métropolitaine de la capitale haïtienne.

Des policiers nationaux ont à nouveau manifesté, tout bas le 23 janvier, leur ras-le-bol face au peu de moyens dont ils disposent pour contrer les manœuvres des groupes armés. Dans la soirée du dimanche 22 janvier, ils étaient sur le qui-vive à la sortie sud de Port-au-Prince, ont constaté des riverains.

Le gouvernement de transition n’a encore pipé mot sur les nouveaux développements de la conjoncture, marquée par différents actes d’insécurité, à deux semaines du scrutin présidentiel et législatif du 7 février 2006.

Déploiement en perspective de nouveaux militaires du Guatémala

Dans l’intervalle, le gouvernement du Guatemala s’apprête à envoyer un nouveau contingent de 80 militaires pour remplacer ses soldats déployés dans le cadre de la MINUSTAH.

Selon un communiqué du Ministère de la Défense du Guatemala, il s’agit de 11 fonctionnaires, 4 traducteurs et 65 policiers militaires et spécialistes de l’Armée guatémaltèque.

Les casques bleus du Guatemala doivent passer environ 6 mois en Haïti. Toutefois, leur mission pourrait être étendue à une année supplémentaire, au cas où l’ONU prolonge le mandat de la MINUSTAH, selon le communiqué.

Des soldats du Guatemala sont aussi déployés au Congo-Kinshasa dans le cadre d’une autre mission de paix des Nations Unies.

Huit d’entre eux ont perdu la vie, ce 23 janvier, et 14 autres ont été blessés à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Les casques bleus guatémaltèques ont été pris dans une embuscade dans le parc national de Garamba, près de la frontière avec le Soudan et l’Ouganda.

Ils participaient à une opération contre un groupe rebelle, l’Armée de résistance du seigneur, selon des porte-parole de l’Organisation des Nations Unies. [rc do apr 23/01/2006 17:30]