P-au-P, 20 janv. 06 [AlterPresse] --- Des représentants d’organisations communautaires et des instances de l’Eglise catholique romaine ont organisé, le jeudi 19 janvier 2006, une cérémonie religieuse sur la fosse commune de 24 des 25 clandestins haïtiens morts asphyxiés en République Dominicaine le 11 janvier dernier, a appris AlterPresse.
« L’objectif de cette cérémonie était de rendre un dernier hommage à nos compatriotes qui sont morts dans des conditions inhumaines », déclare à AlterPresse un responsable de l’organisation « Batay Ouvriye », qui a été représentée à la cérémonie.
La messe a été célébrée par le curé de la paroisse de Ouanaminthe, le père Pierre Joseph Ernest.
Dans son homélie de circonstance, le père Ernest demande aux autorités haïtiennes de prendre des dispositions pour faire face au problème de la misère qui affecte les populations vivant dans les zones frontalières.
Le curé de Ouanaminthe suggère également à chaque Haitien de prendre conscience de la situation de ses compatriotes et de travailler à la recherche de solution aux difficultés que connaît Haiti.
« Ces 24 frères n’ont pas été en République Dominicaine pour chercher la mort, ils cherchaient la vie », souligne-t-il.
Le prêtre Pierre Joseph Ernest signale que la lutte pour la justice se poursuivra avec l’arme de la solidarité, sur le modèle de la lutte du Christ en faveur des pauvres.
Des chansons, discours et lectures bibliques ont ponctué la cérémonie religieuse. Des bougies ont été allumées sur la tombe contenant les corps des 24 Haitiens.
Cette fosse commune est située sur un terrain non loin du cimetière Cayuco de Dajabon, « une manière de séparer les cadavres d’Haitiens de ceux des Dominicains et poursuivre la discrimination au delà de la mort », déplore « Batay Ouvriye ».
Le père Ernest estime que « les Haitiens auraient mieux fait de garder chez eux les cadavres au lieu de les rejeter ».
Parmi les représentants de diverses organisations communautaires ayant pris part à cette cérémonie, on compte « Batay Ouvriye », Solidarité Frontalière, Service Jésuite aux Réfugiés et Migrants (SJRM), Justice et Paix ainsi qu’un représentant du Ministère des Affaires Sociales du Gouvernement haitien et des représentants de la congrégation des soeurs Juanistas. [jj gp apr 20/01/2006 11:30]