P-au-P., 17 janv. 06 [AlterPresse] --- A moins d’une vingtaine de jours de la tenue du premier tour de la présidentielle et des législatives haïtiennes, le 7 février 2006, la situation demeure volatile.
Des questions se posent sur la sécurité du scrutin, alors que 2 nouveaux décès par balles sont enregistrés ce 17 janvier au sein de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (MINUSTAH), lorsqu’une patrouille de soldats jordaniens a été attaquée par des individus armés non loin de Cité Soleil (Nord de la Capitale).
Un autre soldat jordanien a été blessé dans les mêmes circonstances.
Cet incident se produit au lendemain de la réunion des vice-ministres des affaires étrangères et de la défense de l’Argentine, du Brésil, du Chili, de l’Uruguay, du Pérou, de l’Equateur et du Guatemala, à Buenos Aires en Argentine, autour de la situation sécuritaire en Haïti, à moins de 3 semaines des prochaines élections.
Le communiqué final de cette réunion, à laquelle ont pris part le secrétaire général de l’OEA, José Miguel Insulza, et le chef de la MINUSTAH, Juan Gabriel Valdés, souligne « l’importance de garantir un climat de sécurité dans tout le pays, avant, pendant et après les élections ».
Les participants ont également exprimé leurs inquiétudes par rapport à la détérioration de la situation de sécurité à la capitale, tout en réitérant leur appui à la MINUSTAH pour son travail visant à rétablir la sécurité et l’Etat de droit.
« Ce n’est pas la première fois que nous avons une situation d’insécurité en Haïti », estime cependant l’ambassadeur canadien, Claude Boucher, qui recevait des journalistes ce 17 janvier en sa résidence à Port-au-Prince.
Le diplomate a fait ces commentaires en relation aux initiatives prises par des secteurs de la société, exprimant leur insatisfaction des résultats obtenus jusqu’à présent par la MINUSTAH.
Claude Boucher s’est voulu confiant. « Chaque fois que nous nous sommes trouvés dans une telle situation d’insécurité, les moyens ont été réunis pour revenir à un niveau de sécurité raisonnable », déclare l’ambassadeur.
Boucher a toutefois fait part de sa compréhension vis-à -vis de « l’impatience et des frustrations » générées par la situation actuelle.
Le 9 janvier, Valdes a assuré que les opérations menées par la Force Onusienne en Haïti dans les zones sensibles arriveraient à faire échec aux groupes engagés dans la violence.
Le 13 janvier écoulé, le directeur général de l’organisme électoral a donné la garantie que les élections seraient techniquement prêtes le 25 janvier prochain. Mais plusieurs secteurs demeurent sceptiques en raison de la détérioration du climat sécuritaire.
Aucun candidat n’a pu jusqu’ici faire campagne à Cité Soleil. Même le CEP a dû se résoudre à choisir un endroit sécurisé en dehors de ce bidonville pour installer des bureaux de distribution de cartes électorales et des centres de votes à l’intention des électeurs de Cité Soleil. [gp vs apr 17/01/2006 23:00]