P-au-P., 16 janv. 06 [AlterPresse] --- Un sit-in organisé par le Groupe des 184 et des partis politiques, ce 16 janvier, devant les bureaux de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH), à Bourdon (secteur est de la capitale), pour porter la force onusienne à agir contre l’insécurité, a réuni plusieurs centaines de personnes.
Parmi les participants, on a noté la présence de candidats à la présidence, de représentants du milieu des affaires et des secteurs de droits humains. Ils entendaient faire pression pour que la mission onusienne puisse mener des opérations efficaces contre les meurtres et les kidnappings qui se produisent à la capitale.
Le coordonnateur du Groupe des 184, André Apaid Junior, a lu une correspondance adressée au secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, dans laquelle il justifie les revendications exprimées par le fait que l’insécurité s’étend à de nouveaux espaces au niveau de la capitale.
Selon Apaid, cette situation risque d’avoir des conséquences sur plus d’un tiers de l’électorat haitien (environ 1,000000 d’électeurs et d’électrices) qui pourraient se terrer chez eux le jour du vote.
Le groupe des 184 reproche le manque de coordination des actions de la MINUSTAH avec la police. Il pointe spécifiquement du doigt les unités jordaniennes.
Dans une lettre datée du 13 janvier 2006, adressée au premier ministre Gérard Latortue, le Secrétaire général des Nations Unies se dit informé d’une « campagne de diffamation inacceptable (...) menée depuis quelques semaines contre la MINUSTAH ».
Annan réaffirme son « appui sans réserve au travail de la MINUSTAH et à (son) Représentant spécial (Juan Gabriel Valdes) ». Il exhorte le gouvernement haitien à « condamner publiquement cette campagne qui vise à discréditer le travail des Nations Unies en Haïti et risque de porter gravement atteinte à l’intégrité et à la sécurité du personnel de la MINUSTAH ».
Le secrétaire général de l’ONU estime également que « cette campagne » pourrait « mettre en péril la tenue d’élections libres et équitables ».
Les candidats à la présidence Charles Henry Baker, Paul Denis et Serge Gilles, qui participaient au sit-in, ont cependant soutenu que le climat actuel d’insécurité risque de compromettre le prochain scrutin. Ils ont invité la MINUSTAH à « jouer son rôle ».
Le sit-in était ponctué de quelques moments de tension, mais aucun incident grave n’a été enregistré.
C’est le deuxième mouvement organisé à Port-au-Prince contre l’attitude de la MINUSTAH en l’espace de 8 jours. Un appel à la grève de la Chambre de Commerce et d’Industrie a paralysé la capitale et des villes de province le 9 janvier dernier. [lf gp apr 16/01/06 14 : 00]