P-au-P, 16 janv. 06 [AlterPresse] --- La Communauté des Etats de la Caraïbe (CARICOM) a manifesté, le 13 janvier 2006, sa volonté d’observer les élections haïtiennes aux côtés d’autres organisations internationales, a appris AlterPresse.
Dans un communiqué, le secrétariat de la CARICOM a indiqué qu’il pourrait envoyer des représentants de plusieurs Etats membres pour contrôler le processus électoral en Haïti. Cependant, l’organisation régionale conditionne sa participation à ces scrutins à la libération des détenus proches de l’ancien régime Lavalas de Jean Bertrand Aristide.
Cette position de la CARICOM est critiquée dans le secteur des droits humains, notamment par le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), qui la juge contraire aux normes de la justice et favorable à l’impunité.
Au plan technique, la CARICOM estime qu’il existe encore des problèmes logistiques, administratifs et techniques qui doivent être résolus avant la tenue normale des suffrages annoncés pour le 7 février 2006.
Un deuxième tour pour les présidentielles est prévu pour le 19 mars et le nouveau chef d’Etat entrera en fonction le 29 mars 2006, suivant le nouveau calendrier électoral. Des élections locales et municipales devront avoir lieu le 30 avril 2006.
La CARICOM, dont les relations avec Haiti traversent une période de froid depuis février 2004 suite à la chute d’Aristide, souhaite que ces compétitions soient crédibles, honnêtes, démocratiques et inclusives.
Depuis juin 2005, les contours de l’observation internationale des élections haïtiennes ont commencé à se préciser avec la mise sur pied de la la Mission Internationale d’Evaluation des Elections en Haïti (MIEEH).
Alors que la CARICOM ne s’était pas encore manifestée, le 16 juin 2005, la Jamaïque faisait partie des membres fondateurs de la MIEEH. Les autres pays membres de la MIEEH sont la République Dominicaine, le Panama, le Brésil, le Chili, le Mexique, les Etats-Unis et le Canada.
Lors des élections controversées de mai 2000 en Haiti, une équipe d’observateurs de la CARICOM a été déployée. Elle a travaillé en coordination avec la mission d’observation de l’Organisation des Etats Américains (OEA). Celle-ci a été dirigée par l’ex diplomate de la Barbade Orlando Marville.
L’OEA a coordonné également à cette époque le déploiement des observateurs de la francophonie.
Les autres éléments connus à propos de l’observation des élections haïtiennes cette année concernent l’Union Européenne (UE), qui a mis en place en octobre 2005 à Port-au-Prince sa Mission d’Observation Electorale (MOE). Une équipe de 9 experts de la MOE est sur place. 80 observateurs européens doivent être déployés. [do gp apr 16/01/2006 22 : 00]