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Haiti : Inquiétude de l’ANMH quant aux " accusations " de Juan Gabriel Valdes " contre la presse "

Communiqué de l’ANMH, émis le 13 janvier 2006

Repris par AlterPresse le 16 janvier 2006

L’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) exprime sa vive inquiétude quant aux accusations du représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Haïti Juan Gabriel contre la presse haïtienne qui mènerait "une campagne de haine" contre la Minustah.

L’opinion publique haïtienne habituée de voir la presse traitée comme bouc émissaire par les tenants des régimes déchus, sait également que les accusations contre la presse sont l’expression conjoncturelle de toutes les lacunes, les manquements et les faillites des dénigreurs des médias et de la corporation des journalistes.

L’ANMH est d’autant plus légitimement inquiète, quant ceux qui prétendent nous faire une infusion de démocratie, sont ceux-là mêmes qui reprennent les pratiques d’intimidation des pouvoirs anciens pour essayer de neutraliser le devoir et le droit d’informer.

L’Association Nationale des Médias Haïtiens rappelle à Monsieur Valdès que la constitution de 1987 et les lois haïtiennes garantissent et protègent la liberté d’expression. L’un des rôles de la presse est de donner la parole tant aux citoyens qu’aux représentants des institutions et des organisations nationales et de faire écho à leurs revendications et prises de position.

Le libre exercice des libertés publiques depuis une vingtaine d’années en Haïti est un acquis irréversible et ce ne sont pas les déboires d’une étape cruciale de cette longue transition qui viendront les remettre en question. Les citoyens comme les médias ont le droit et le devoir de questionner le mauvais fonctionnement des institutions internationales qui nous accompagnent dans cette phase délicate de mise en question de notre souveraineté en tant que nation.

La presse haïtienne continuera, en dépit des mauvaises traditions autoritaires qui n’épargne même pas les partenaires étrangers d’Haïti, à accompagner les revendications de changement, la demande de sécurité et de stabilisation effective du pays, selon le mandat confié par les Nations Unies à la Minustah.

L’ANMH souhaite que les dirigeants de la Minustah assument pleinement leur mission et s’ouvrent à la critique justifiée de la nation pour mériter, le cas échéant, les éloges et la reconnaissance du peuple haïtien.

L’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) profite de cette note pour exprimer ses condoléances à la Minustah endeuillée par la perte de son commandant, le général Urano Teixeira da Matta Bacellar.