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Musique, danse, rire et dégustation à Pétion-Ville, à l’occasion des 10 ans de la Fondation Culture Création

P-au-P., 24 fév. 03 [AlterPresse] --- Des artistes haïtiens de renom ont offert un spectacle de haut niveau lors d’une "soirée champêtre", organisée à Pétion-ville le 21 février par la Fondation Culture Création, dans le cadre de la célébration de son dixième anniversaire.

Boucler 10 ans en Haïti relève d’une "prouesse" pour une institution culturelle, a déclaré le Président de cette institution, l’artiste peintre Gesner Armand, en présence d’environ 200 personnes, dont des membres du secteur privé, des personnalités des milieux culturels, des fonctionnaires de l’Etat et d’Organismes Non Gouvernementaux. "Notre forte culture fait de nous une nation forte, malgré tout", a poursuivi Gesner Armand, en promettant de continuer le "combat pacifique" pour l’épanouissement de la culture haïtienne.

Le décors, aux couleurs locales (bouquets de canne-à -sucre, rubans multicolores, chapeaux en paille, bananier, serveurs et serveuses en costumes traditionnels paysans) a profondément inspiré les artistes qui se sont produits : le Natif Jazz Group du guitariste Claude Carré, le comédien Daniel Marcelin, la compagnie de danse Viviane Gauthier et le Groupe Wanga Nègès du troubadour Metellus David, alias Ti Coca.

Le Natif Jazz Group a exécuté 5 morceaux, dont trois thèmes haïtiens, "Peze Kafe", "Choucoune" et Complainte Paysanne, dans des arrangements de jazz. Claude Carré et ses accompagnateurs, Moise Wawa au saxophone, Richard Mirand à la basse et Jonas Courtois à la batterie, ont été chaudement applaudis.

Dans ses sketchs succulents, Daniel Marcelin a attiré l’attention sur des particularités culturelles haïtiennes, notamment en matière linguistique, mettant l’accent sur les spécificités du créole du Nord d’Haïti. La situation sociale a été au passage épinglée par le comédien qui est entré en scène avec une bougie en main, car "ici, il n’y a pas d’électricité".

La troupe de Viviane Gauthier a gratifié le public de trois chorégraphies recréant l’ambiance en milieu paysan où "on rit, on pleure, on danse". Viviane Gauthier, qui est dans les circuits du spectacle depuis 1968, s’est dit satisfaite de la performance de ses jeunes danseurs et danseuses.

Après avoir dégusté des "patates et ignames bouillies", "bœuf à l’arbre à pain", "poulet nègre marron" et autres plats nationaux, des couples se sont fait un plaisir de danser jusqu’au milieu de la nuit sur des rythmes chaloupés, dont "Wanga Nègès" a le secret.

Auparavant, la directrice de la Fondation Culture Création, Colette Pérodin, a vanté le succès du projet "Education par les Arts", mis en route par l’institution depuis décembre 2002, dans le cadre des activités marquant son 10ème anniversaire. 20 artistes ont adhéré à ce projet et 1000 élèves ont été touchés à travers 10 écoles, qui ont bénéficié de visites de sites historiques, d’ateliers de communication et autres activités culturelles, a souligné Colette Perodin. "Nos jeunes ont besoin d’ouverture pour échanger avec les autres et mieux se connaître", a t-elle dit.

C’est un véritable défi d’assurer l’existence d’une institution culturelle en Haïti, a confié par ailleurs Collette Perodin, qui attendait avec anxiété de faire le bilan comptable de cette fête champêtre, qui était en même temps une soirée de levée de fonds. [gp apr 24/02/03 08:30]