P-au-P., 12 janv. 06 [AlterPresse] --- Si le processus électoral s’était déroulé comme prévu, un parlement commencerait à fonctionner cette semaine en Haïti, initiant une éventuelle normalisation de la situation politique, marquée par une période d’exception depuis février 2004, à la chute de l’ex président Jean Bertrand Aristide.
Le deuxième lundi du mois de janvier est en effet retenu dans la constitution haïtienne pour la rentrée parlementaire.
Pour le moment, aucune date spécifique n’est prévue pour la rentrée parlementaire. On sait seulement que les élections législatives sont annoncées pour le 7 février et le 19 mars, conjointement avec les présidentielles.
L’investiture présidentielle est prévue pour le 29 mars, date de la ratification de la constitution en 1987. Normalement, les parlementaires devraient être en place pour entendre le serment du président élu.
Suite à la création officielle d’un nouveau département géographique (Les Nippes - Sud) le nombre des parlementaires a été revu à la hausse. Le prochain parlement haïtien doit être composé de 30 sénateurs (3 par département) et de 99 députés (1 par circonscription). Jusqu’à présent le parlement haitien comptait 27 sénateurs et 83 députés.
On ne sait pas si des travaux nécessaires vont être entrepris au palais législatif pour permettre l’accommodation des 129 parlementaires dans les salles d’audience.
Le parlement haïtien a subi de plein fouet les affres de la crise qui frappe Haiti. Depuis janvier 2004, Haïti était sans parlement. Le mandat des 83 députés avait pris fin le 12 janvier. Seule une partie des sénateurs restait en fonction et, en fin de compte, à la veille du départ d’Aristide, le sénat ne pouvait même plus réunir le quorum nécessaire pour fonctionner.
En même temps, les parlementaires de la précédente législature, contestés par l’opposition à cause des conditions jugées frauduleuses de la tenue des élections de l’année 2000, n’avaient pu jouir d’une totale légitimité.
Des questions se posent déjà sur le rôle que pourra jouer la 48ème législature, tenant compte de l’émiettement des forces politiques représentées à travers les 1300 prétendants à 129 sièges parlementaires.
Aussi, on se demande quelle allure prendront les jeux politiques dans le cadre du prochain parlement. Dans un passé récent, le législatif a surtout travaillé à bloquer la marche de l’Etat et l’attitude responsable attendue de la part du parlementaire ne s’est pas toujours concrétisée. [gp apr 12/01/2006 13:00]